Jean-François Hébert, Roger Gascon, Martin Maher et Roberto Garcia.

En raison de sa conception, et contrairement à son ainé, le MR-73 perd de l’huile. Une bonne partie de ces pertes provient des «ponts» (l’équivalent d’une transmission). Parmi les solutions mises de l’avant pour remédier à la situation, un nouveau programme, par une équipe inhabituelle.

«Ces pertes ont pour conséquence de produire des fuites d’huile sur le radier en tunnel, explique Jean-François Hébert, Contremaître Entretien préventif aux ateliers de l’EMR à Beaugrand. Les joints de pont sont normalement démontées et entretenues aux 400 000 km à la grande révision Youville, mais un entretien additionnel est maintenant effectué aux 200 000 km, afin de réduire de façon notable les fuites d’huile. Avec l’arrivée d’AZUR, qui prend beaucoup d’espace à l’atelier petite révision Youville, il a été convenu que l’équipe de Beaugrand (où l’on fait l’entretien des MR-63) allait s’équiper et être formée pour y contribuer elle aussi.»

Il s’agit d’un travail très physique et exigeant, mais l’équipe de Beaugrand s’est retroussé les manches et a mis à profit son expertise en mécanique pour entamer cet important virage. «Il a d’abord fallu embaucher de nouveaux employés, puis nous procurer et concevoir certains outils adaptés aux réalités de notre atelier, où sont habituellement entretenus des MR-63. Nous avons ainsi modifié une table à moteur et une presse hydraulique. Nous avons aussi conçu un outil pour retirer de façon sécuritaire les demi-accouplements de trains, le tout en collaboration avec l’Ingénierie.»

Expertise à acquérir
La formation des quatre employés de la PR Beaugrand à qui a été confiée cette nouvelle procédure a commencé en octobre. Elle a été donnée par Charles Roemen, monteur-visiteur à l’atelier petite révision Youville. L’équipe a ensuite élaboré une méthode de travail établie sur cinq jours : retrait des huit moteurs, démontage des demi-accouplements, démontage et remontage des joints de ponts et réinstallation des moteurs. Une vérification de mise en service est aussi effectuée avant de retourner l’élément sur le réseau du métro.

«Ce n’est pas toujours évident pour les membres de l’équipe, admet Jean-François Hébert. La pièce du demi-accouplement pèse quelque 35 kilogrammes et pour installer ce qu’on appelle le Rotex, il faut le chauffer pendant 8 heures jusqu’à environ 300°C. Les employés ne disposent donc que d’une quinzaine de secondes pour le manipuler. En cas d’erreur, c’est à recommencer tout de suite avec un autre Rotex.

«En revanche, par notre travail, nous sommes conscients que nous contribuons directement à assurer la fiabilité des MR-73, à garder le réseau propre et à venir en aide à nos collègues de Youville.»

En même temps, une opportunité
«Dans quelques mois, avec l‘arrivée des trains Azur et le retrait des MR-63, l’atelier Beaugrand commencera à recevoir des MR-73. La prise en charge d’un nouveau programme d’entretien constitue également une belle opportunité pour commencer à se familiariser avec le train, évaluer les modifications à apporter à l’atelier et aux équipements. On fait donc d’une pierre deux coups en réalisant un programme important qu’il serait difficile de faire à Youville et en préparant la prise en charge du MR-73», conclut Jean-François.