Accueil > Portraits

François Trudelle, monteur-visiteur

Nous vous présentons le deuxième article d’une série qui met en lumière des collègues de l’ombre, ceux qui vivent à l’envers de tout le monde : les travailleurs de nuit.

Mercredi soir, 21 h, les employés et les contremaîtres de nuit commencent leur quart de travail à la PR Youville. L’endroit est plus calme que pendant la journée, mais tout de même, l’atelier fourmille d’activité. Notre journaliste était sur place pour rencontrer l’un des 125 travailleurs de nuit d’EMR, qui œuvrent à la PR Youville ou à l’atelier Beaugrand.

FTrudelle_vol24-no6_M1
FTrudelle_vol24-no6_M2

François travaille à la STM depuis six ans. Il fait partie de l’équipe à qui l’on doit l’impressionnante fiabilité des MR-73. Chaque nuit, il effectue l’entretien préventif des trains qui lui sont confiés. « Tous les 10 000 km, les trains doivent passer chez nous à la PR, alors qu’ils sont révisés de fond en comble à la GR (grande révision) à tous les 400 000 km. Nous avons notre liste d’items à vérifier à l’intérieur des voitures ainsi que dans les attelages, bogies et autres composantes : ressorts, coulisseaux, goupilles, sabots de frein, boulons, valves, etc. »

Le travail des monteurs-visiteurs est organisé en fonction du positionnement du train dans l’atelier. Des sous-groupes différents vérifient les éléments (un ensemble de trois voitures) situés au sud, au centre et au nord de la voie. Ensuite, ils transmettent leurs constats à d’autres employés qui eux, effectuent les réparations. « Nous échangeons les rôles régulièrement. De cette façon, ça change le mal de place, c’est plus varié, confie François. Une fois les vérifications et réparations complétées, le train repart en service, généralement le matin même. »

Et la nuit, c’est comment?
« Personnellement, j’aime travailler la nuit, poursuit-il. D’une part, c’est plus calme. Notre travail nécessite beaucoup de concentration alors j’apprécie cette ambiance. D’autre part, je trouve que pour la famille, c’est ce qu’il y a de plus pratique. Ma conjointe travaille de jour. Elle s’occupe donc des enfants le matin. Moi, je rentre du travail vers 5 h 30 – 6 h, je me couche et je me réveille naturellement vers 14 h 30. C’est super : pas besoin de réveille-matin! J’ai du temps pour vaquer à plusieurs occupations, je m’occupe du souper, des devoirs, et ensuite, je repars travailler.

Mais n’a-t-il pas un coup de barre vers 2 h du matin? « C’est sûr qu’après le souper, j’ai un moment de fatigue… Mais j’organise ma journée de travail en conséquence : je commence par les tâches les plus ardues, généralement en dessous du train, et je finis par les tâches plus simples. »

Vous travaillez aussi de nuit? Sachez que François a plusieurs tours dans son sac pour contrer le décalage horaire et qu’il est bien prêt à les partager!

MONTEUR-VISITEUR? Nous avons demandé à François et à Francis Masse, contremaître (photo du bas), quelle était la signification du terme monteur-visiteur. « Notre vocabulaire est importé en grande partie de France puisque le métro de Montréal a été conçu entre autres avec des partenaires français. Le titre de ma fonction en est un bon exemple. Dans mon entourage, je dis plutôt que je suis mécanicien de métro. Cela dit, un collègue m’a expliqué que le terme visiteur fait référence aux fosses de visite dans lesquelles nous travaillons. »

Partager