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Le bye-bye de Jacques Bussière

 

Jacques Bussiere en 1985. (Photo: Archives de la STM)

Il y a des personnes, dans la vie, qui déplacent des montagnes. Jacques Bussière est du nombre, lui qui a mené durant une quinzaine d’années le projet de mesures préférentielles bus (MPB). En somme, Jacques n’a pas déplacé que des montagnes durant son séjour de 38 années à la STM, il a aussi déplacé bien des autos!

«Je suis arrivé à la STM le 25 mai 1982. Depuis 1976, je travaillais aux Postes comme chauffeur de camion. Cet emploi à temps partiel me plaisait puisqu’il me permettait de poursuivre à temps plein mes études en génie civil à l’école Polytechnique, où je souhaitais consacrer ma maîtrise aux systèmes de transport collectif et au contrôle de la circulation. Déjà, j’avais découvert le lien étroit entre les deux disciplines et ça m’occupait l’esprit. On m’a demandé de passer une entrevue à la CTCUM* et cela s’est très bien passé, tellement qu’on m’a rappelé le lendemain pour m’offrir un emploi, que j’ai finalement accepté!»

Embauché comme chargé de projets, Jacques Bussière découvre rapidement le contexte particulier dans lequel évolue l’entreprise. «Mon patron, Jacques Larrivée, m’a chargé de faire le lien entre le monde municipal et la CTCUM. C’est là que j’ai découvert l’impact de la politique municipale sur l’entreprise, et le fossé qui séparait les divers intervenants. En tant que jeune planificateur en transports, j’étais souvent accusé de pelleter des nuages! Mais plutôt que de me décourager, j’ai relevé le défi, car je voulais que les choses fonctionnent.»

Un dossier à sa mesure

Jacques Bussiere et son équipe des Mesures préférentielles bus en 2013, devant un panneau indiquant la présence d’une voie réservée. De gauche à droite: François Arsenault, Sandra Simard, Virginie Gauvin, Marcia Aguiar, Jacques Bussière, Barbara Ann Duval et Pascal Rochon.

En 2005, Jacques Bussière se voit confier le dossier des MPB. Ce sera son cheval de bataille pour les quinze prochaines années. «Il y avait beaucoup de résistance à la Ville de Montréal et ailleurs: ce n’est pas facile de faire comprendre aux gens que l’ajout d’une voie réservée, sur un axe déjà congestionné, permet de déplacer plus de gens. Dans les quartiers centraux, la voiture n’est pas performante et devient un frein au développement économique, en plus de nuire à l’environnement. En contrepartie, les MPB sont des solutions peu coûteuses et très flexibles.»

En 2007, la Ville de Montréal présentait son nouveau plan de transport qui prévoyait la mise en place de 240 km de MPB en dix ans. Entouré d’une équipe jeune et dynamique, Jacques Bussière a livré la marchandise, en coordonnant l’installation de plus de 300 km de MPB en dix ans. Comment expliquer un tel succès? «La meilleure façon de réussir, ce n’était pas d’empiler les kilomètres, mais de réaliser de bons projets et d’entendre les gens dire : bien oui, ça marche! Désormais, nous avons une notoriété et nous pouvons regarder en avant.»

En parallèle à sa carrière à la STM, Jacques Bussière s’est beaucoup impliqué dans son milieu, étant notamment vice-président du conseil des commissaires de la Commission scolaire de Laval et président des Loisirs Saint-Martin. «Au travail, comme dans ma vie personnelle, j’ai toujours souhaité faire une différence dans la vie des gens. Je tiens à souligner le plaisir que j’ai eu à travailler avec mon équipe, à la développer, mais également à former des appuis durables, tant à l’interne qu’à l’externe. C’est, de loin, ma plus grande fierté.»

*Commission de transport de la Communauté urbaine de Montréal

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