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Vivre la nuit, selon Jean Bélanger

Jean_vol24-no12_MJean travaille dans la vaste station Henri-Bourassa depuis trois ans, après avoir roulé sa bosse en d’autres lieux et d’autres stations. Notre homme connaît aussi le travail à d’autres heures, celles du jour, celles où il y a du monde autour. Pour lui, la nuit, par rapport au jour, c’est vraiment comme…

Le jour et la nuit
On comprend l’expression lorsqu’on parle avec quelqu’un comme Jean. « Le jour, on interagit avec le public, explique-t-il. Ça occasionne des contraintes, par exemple lorsqu’on veut passer le récureur ou nettoyer les escaliers fixes. Question de sécurité aussi, il y a plus d’éléments à considérer. Mais la nuit, après la fermeture du métro, je fais mon travail sans personne autour de moi. Comparé au jour, la nuit, c’est merveilleux! »

Il n’y a personne la nuit, vraiment personne ? « Ces temps-ci, une équipe répare la voûte de la station, dit Jean. Il y a donc ces travailleurs que je côtoie la nuit. Sinon, il y a les changeurs qui quittent à 1 h 15, et les policiers qui viennent faire leur tour pendant la nuit. » Jean parle aussi des cantonniers qui passent aux heures où il n’y a pas de service de métro. Montés sur la draisine, ils lui envoient la main en passant. Solidarité des oiseaux de nuit.

Si le métier s’exerce plus facilement la nuit, Jean dit être parfois débalancé lorsqu’il est temps de rependre le boulot après un week-end, par exemple. N’empêche, plutôt que de se lever à 4 h le matin pour travailler de jour, il préfère l’horaire de nuit. « Ma conjointe va se coucher lorsque je pars. On se voit ensuite le matin ainsi que le soir. Pour moi, c’est parfait ! »

La nuit, les événements surprenants se font rares. Cet habitué de la station Henri-Bourassa parlera bien de cette fois où il a été dépêché à Édouard-Montpetit pour une inondation en station, mais autrement, avec sa population qui dort, la nuit étend sa routine pour les travailleurs. Elle devient alors un univers confortable pour qui, comme notre interlocuteur, s’arrange bien avec le travail en solitaire. Puis vient le matin. La foule arrive et lui, il s’en va.

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