Nous sommes en pleines vacances estivales. Un jeune garçon lance des pierres dans un cours d’eau des Cantons-de-l’Est. Il cherche à s’occuper, mais il sent que l’ennui s’installe. Soudain, son père lui tend une canne à pêche. Pourquoi ne pas tenter sa chance avec quelques vers bien grouillants? Serge Pitre avait douze ans à l’époque. Il est aujourd’hui chauffeur au CT Frontenac et sa passion pour la pêche n’a jamais cessé de grandir.

Serge a exploré d’innombrables sites de pêche au Québec, de la Vallée de La Matapédia à la Baie d’Ungava. Il a pêché près des Icebergs du Grand nord, sur des lacs paisibles et des plages inhospitalières fréquentées par les ours polaires… On le consulte pour des recommandations sur le matériel, les leurres et les techniques à utiliser pour tel ou tel poisson. Il est d’ailleurs conseiller pour le fabriquant d’équipement Rapala et a collaboré à plusieurs émissions de plein-air à la télévision et à la radio, à titre d’expert et de pêcheur étoile!

Et malgré tout, c’est dans des eaux montréalaises que nage sa prise de prédilection. Serge est un fin connaisseur de la pêche à l’alose, un poisson d’eau salée (notre photo) qui remonte le fleuve une fois l’an pour se reproduire. « De la mi-mai à la mi-juin, l’alose vient frayer dans la Rivière-des-Prairies, explique Serge. C’est un poisson que j’adore parce qu’il est extrêmement combatif. Je me spécialise dans la fabrication de leurres pour ce poisson depuis que j’ai 16 ans; je peux en confectionner plus de 1 500 par année. »

«La pêche, c’est une saine compétition. Même quand il n’y a pas de remise de trophée au bout du compte, le but est toujours d’attraper le plus gros poisson. C’est une question de fierté!»

Chaque été, lui et plusieurs dizaines de pêcheurs passionnés s’installent près de la centrale hydroélectrique de la Rivière-des-Prairies pour profiter de la saison de l’alose, partager et échanger. Une tradition à découvrir, peut-être?