Comme tout édifice public, en surface ou enfoui, le réseau du métro est ventilé. Parmi les infrastructures qui permettent d’en extraire l’air chaud, on compte 88 postes de ventilation mécanique (PVM), répartis sur toutes nos lignes de métro. Leur conception demande l’expertise de l’équipe Ventilation du Bureau de projets Équipements fixes – Métro (BPEFM).
Des ingénieurs, des architectes, plusieurs techniciens, des surintendants, des administrateurs de contrats, un urbaniste, un contrôleur de coûts, un planificateur et des surveillants de chantiers constituent cette équipe.
«Pour le moment, on travaille principalement sur les infrastructures du réseau initial», explique André St-Louys, directeur de projets de l’équipe Ventilation. À ce jour, 10 PVM ont été refaits ou sont en cours de construction, et le travail se poursuit.» En 2018 seulement, l’équipe d’André déplacera beaucoup d’air en travaillant sur cinq postes rendus à leur fin de vie utile. Tout récemment, ils mettaient un terme à deux chantiers importants, soit celui de la rue Saint-Timothée et un autre, sur l’avenue Viger (près de Saint-Dominique), entre les stations Place-d’Armes et Champ-de-Mars. «On a réalisé le PVM Saint-Dominique conformément à la planification établie», précise André.
L’équivalent de 10 étages
La configuration de chaque poste de ventilation a ses caractéristiques propres: des rues étroites et animées du centre-ville (Bishop), long et étroit, en sandwich entre deux artères de circulation achalandées (Saint-Dominique, entre l’avenue Viger et l’autoroute Ville-Marie) ou sur le lieu d’un édifice patrimonial dont il faut conserver la façade (Towers), il y a bien plus que du creusage à faire et plusieurs éléments sont à considérer: devra-t-on excaver du roc ou uniquement du mort-terrain (couche sédimentaire à percer avant d’atteindre le minerai)? Quelles seront les contraintes d’espace selon l’exiguïté des lieux? Quelle est la densité de la circulation automobile près du chantier et quels sont les changements requis à la signalisation?
C’est que, comme le temps, les normes changent. Qu’il s’agisse de considérations de bruit ou de sécurité dans les tunnels, on est plus exigeant qu’autrefois. C’est pourquoi lorsqu’il s’agit des postes de ventilation du réseau initial, construits dans les années 1960, il faut souvent reconstruire ceux-ci pour satisfaire les normes en vigueur.
De tels chantiers sont imposants. On parle, pour certains, d’une profondeur équivalente à une dizaine d’étages. Aussi on compte près d’un an de travaux d’ingénierie pour la conception et d’une moyenne d’un peu plus de deux ans de construction pour achever un tel projet. Comme quoi l’équipe Ventilation sera dans le vent pour encore longtemps!
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