L’annonce du 9 janvier dernier à propos de l’acquisition prochaine de 300 bus hybrides a soulevé bien des questions concernant les technologies 100% électriques. Renée Amilcar, directrice exécutive Bus, nous dévoile les derniers détails à ce sujet.

La STM possède actuellement trois bus électriques à recharge rapide, à l’essai dans le cadre du projet Cité Mobilité. Ils servent à évaluer la possibilité d’acquérir uniquement des bus 100% électriques d’ici 2025. C’est ambitieux, direz-vous, et il est tout à fait humain d’être sceptique… Pourtant, la volonté et l’attrait sont tels que l’objectif a été devancé à 2023!

De par son rôle au sein de l’Union internationale des transports publics (UITP), Renée Amilcar a l’opportunité d’échanger avec des sociétés de transport de partout dans le monde. «L’électrification est un sujet chaud, dit-elle. L’industrie a beaucoup évolué et les technologies sont plus performantes que l’on croyait. La tendance mondiale est claire: il faut adopter l’électrification le plus tôt possible. Et à la STM, on ne veut pas voir passer la parade, on veut être devant la parade et donner le ton!»

La prochaine étape: aller en appel d’offres d’ici le printemps pour l’acquisition de 40 bus électriques. «Ça peut avoir l’air simple, mais c’est tout un travail de préparation qui nous a permis d’en arriver là aujourd’hui», précise Renée Amilcar.

Les 40 bus

• 4 bus à recharge rapide de technologie similaire à ceux de Cité Mobilité, rechargés grâce à des pantographes (notre photo) ainsi qu’au centre de transport. Ils seront exploités au CT LaSalle.
• 30 bus à recharge lente pouvant rouler sur de plus longues distances avant d’être rechargés au garage (sans pantographe sur la ligne). Appel d’offres piloté par la STL. Ils seront exploités au CT Stinson.
• 4 «midibus» électriques accessibles qui remplaceront les minibus utilisés actuellement sur la ligne 212 – Sainte-Anne (les seuls bus diesel qui ne sont pas accessibles à ce jour). Ils seront exploités au CT Saint-Laurent.
• 2 minibus qui permettront d’essayer la technologie électrique au Transport adapté (pas de trajets dédiés, donc plus complexe pour la recharge). Projet piloté par l’Ingénierie.

Adapter nos pratiques et nos infrastructures

Évidemment, nos installations sont principalement conçues pour des bus diesel. On les modifie au fur et à mesure pour recevoir les bus hybrides, mais d’autres transformations majeures seront nécessaires pour les bus électriques. Une étude pilotée par Sylvain Duquette, directeur à la Gestion des actifs, études et coordination de projets, permettra d’ailleurs d’estimer les coûts à prévoir.

«Les bus électriques n’ont pas la même autonomie que les bus diesel ou hybrides. Il faudra donc voir comment les répartir sur nos lignes, gérer les interlignes, prévoir les recharges… Nous avons du pain sur la planche, mais nous sommes vraiment survoltés», conclut Renée Amilcar sur un jeu de mot spontané et particulièrement pertinent!