En tant que premières voitures du métro de Montréal, nos MR-63 ont une valeur patrimoniale indéniable. Nous y sommes attachés, et pour cause : que serait Montréal aujourd’hui sans elles? C’est avec cela en tête et dans le respect des principes du développement durable que le projet de valorisation des voitures MR-63 est mené. À ce jour, l’équipe du Marketing et celle du bureau de projet MPM-10 ont conduit une vaste consultation auprès des parties prenantes tant à l’interne qu’à l’externe. Mais même si on aime les MR-63, il demeure difficile de réaliser un projet durable et économiquement viable pouvant leur offrir une seconde vie.

À l’instar d’autres métros dans le monde, la STM a bien l’intention de garder quelques voitures. Ce qu’on en fera? Des voitures VIP pour événements spéciaux? Peut-être, ça reste à définir. Il y a le musée ferroviaire de Saint- Constant (Exporail) qui compte réserver un espace pour une des voitures du premier élément MR-63.

Mais outre certains projets spéciaux qui pourraient concerner quelques voitures (pensons aux festivités du 375e anniversaire de Montréal et au réaménagement du parc Jean-Drapeau en 2017), il est fort probable qu’une fois certaines pièces récupérées pour des besoins opérationnels, la majorité des 333 voitures MR-63 feront l’objet de recyclage et de valorisation de leurs matières. Pour ce faire, la STM lancera éventuellement un appel d’offres auprès des entreprises spécialisées dans le domaine, probablement durant la période de mise à l’essai du premier train AZUR en service voyageur.

Ailleurs dans le monde, que fait-on?
L’équipe du projet de valorisation a également réalisé une étude de marché très élaborée comprenant un balisage avec d’autres sociétés de transport dans le monde :

• Paris a mandaté une firme de recyclage pour se départir de son vieux matériel roulant, en portant une attention spéciale au traitement des matières dangereuses résiduelles.
• Londres a réutilisé certaines voitures pour créer un village d’artiste, mais comme pour Paris, la majeure partie a été recyclée.
• Buenos Aires a donné deux voitures à un club du rail, converti deux en bus électrique – diesel et restauré deux autres pour des circuits touristiques. Pour le reste, la solution idéale est encore à l’étude.
• À New York, on a englouti quelques milliers de voitures dans l’océan après avoir enlevé toute trace des matières dangereuses résiduelles. Aussi, après 10 ans, on qualifie cette solution comme étant un très bon coup, tant sur le plan économique que sur le plan environnemental. Sceptique? Voyez par vousmême à l’adresse: https://www.viralforest.com/subway-cars-dumped-coral-reef

Applicable chez nous la solution de New York? Peu probable. La « grosse pomme » étant beaucoup plus près de l’océan que Montréal, les coûts de transport de nos vieilles voitures vers la mer seraient beaucoup plus élevés, ce qui réduirait considérablement la viabilité économique du projet.

En conclusion, la STM se prépare fébrilement à la transition des MR-63 au profit d’AZUR. Et il faudra être prêt, car à chaque mise en service d’un train AZUR, il faudra sortir du réseau un « bon vieux train MR-63 ».