Marcel Desrosiers, chauffeur au Centre de transport Anjou, a quatre grands enfants. Sa plus jeune a 18 ans et deux d’entre eux ont déjà quitté la demeure familiale pour voler de leurs propres ailes. Pourtant, la maison de Marcel et son épouse bourdonne de jeunes, âgés entre 4 et 13 ans, et on entend de loin les éclats de rire et les échanges animés. Depuis une dizaine d’années, le couple agît à titre de famille d’accueil de la DPJ (Direction de la protection de la jeunesse). Bien des enfants en difficulté ont trouvé une source d’encadrement et d’amour auprès d’eux, et ce, pour des périodes allant d’une à plusieurs années.
En collaboration avec le Centre de réadaptation Gabrielle-Major, Marcel et sa famille ont accueilli chez eux, au cours des années, près de dix jeunes vivant avec des déficiences intellectuelles. Certains présentaient un handicap verbal ou encore des difficultés émotives ou sociales, par exemple. « Nous avons aussi accueilli un garçon qui était une personne de petite taille, confie Marcel. Ces expériences m’ont fait réaliser que j’avais certaines forces que j’ignorais. Je deviens protecteur, mais j’apprends aussi à passer par-dessus le regard et le jugement des autres. »
Actuellement, Marcel et sa famille s’occupent de quatre jeunes en difficulté référés par la DPJ. Ils les amènent avec eux en vacances, dans leurs sorties, et ils les intègrent à leur réalité familiale. « Il y a bien sûr une période durant laquelle nous apprenons à nous apprivoiser les uns les autres, mais je finis par les considérer comme mes propres enfants, dit-il. Certains d’entre eux ont vécu des choses auxquelles nous n’avons jamais été confrontés et pourtant, bien souvent, tout ce dont ils ont besoin, c’est de l’amour, de l’encadrement et un environnement de vie. »
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