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Chaque seconde compte

 

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Jean-Renald Graville, à la salle de contrôle du métro.

Lorsqu’un train du métro s’immobilise dans une station et qu’un arrêt ou un ralentissement de service est annoncé, certains clients, après quelques minutes, demandent machinalement : « Mais qu’est-ce qu’ils font?! ». Que ces mots soient prononcés par agacement ou par curiosité sincère, il s’agit là d’une question bien légitime, et Jean-Renald Graville, chef contrôleur à la Salle de contrôle du métro, y répond.

«Imaginons qu’un problème de porte survient. L’opérateur constate que le voyant « Porte ouverte » reste allumé, mais tout ce qu’il sait, c’est qu’une porte quelque part sur le train n’est pas fermée, et ça peut être n’importe laquelle. Dès cet instant, le contrôleur trafic, à partir de la salle de contrôle, entreprend un dépannage à distance, par radio, pour assister l’opérateur. Peut-être s’agit-il seulement d’un sac, d’un manteau ou d’un journal qui cause le problème. Un simple avis aux voyageurs peut alors tout régler.»

Si le pépin persiste malgré quelques manœuvres rapides, l’opérateur, toujours assisté du contrôleur trafic, est appelé à sortir de sa loge pour identifier le problème sur le train. «À ce moment, le chef d’intervention (CI) qui se trouve le plus près sur le réseau est appelé en renfort afin de poser un diagnostic plus précis, explique Jean-Renald. Celui-ci peut se rendre sur place par train, si l’autre voie est fonctionnelle, ou alors par la surface, au volant d’un véhicule d’urgence.»

Pendant ce temps, sur le réseau
«Il faut savoir que ce train immobilisé affecte les trains qui sont derrière lui, mais aussi ceux qui sont devant. Il y a un temps à respecter entre chaque passage, et on ne peut pas laisser progresser un train bien loin quand le précédant est arrêté. Bien souvent, c’est alors qu’on annonce un ralentissement de service.

«Si le CI constate que le problème survenu ne peut être réglé facilement, c’est l’équipe d’Urgence métro qui entre en scène. Celle-ci part de Youville pour dépanner le train avec les outils nécessaires. Véritables magiciens des trains, qu’ils entretiennent au quotidien et qu’ils connaissent sous toutes leurs coutures, ils sont capables de régler à peu près tout. Généralement, à leur arrivée, le train a été évacué, le service voyageur a été suspendu et un service provisoire de bus a été mis en branle par la Livraison du service.»

L’équipe d’Urgence métro trouve presque toujours une solution pour que le train puisse repartir, mais dans les cas moins fréquents où il est irrémédiablement immobilisé — ce qu’on appelle un «train mort» — il arrive qu’un autre train soit utilisé pour pousser le train problématique vers un raccordement ou un terminus.

«Toutes ces étapes, du premier signalement au problème le plus complexe, s’appuient sur la collaboration d’une équipe à l’autre, mais aussi entre collègues. Dans le cas des contrôleurs trafic, par exemple, ceux-ci peuvent compter les uns sur les autres pour s’entraider et se répartir certaines tâches. Ça prend du sang-froid, de la débrouillardise et de l’autonomie, car aucune situation n’est prise à la légère.»

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