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Des stations étanches

 

Membrane_station_vol26-no14_MÀ la station Honoré-Beaugrand, on ouvre actuellement le sol pour découvrir la station. En plus des ascenseurs qui seront ajoutés, on en profite pour réaliser d’importants travaux de réfection, dont le remplacement de la membrane d’étanchéité. Parce qu’après 50 ans, il faut rajeunir les infrastructures du métro!

Comme l’explique Claude Martin, ingénieur au Bureau de projets infrastructures métro (BPIM) :
« Nos stations ont été soit creusées dans le roc, soit recouvertes après avoir été construites à ciel ouvert. Pour les premières, la solidité du roc empêche toute imperméabilisation additionnelle. La circulation de l’eau y est gérée avec des goulottes et des systèmes de captation redirigent celle-ci vers des pompes, qui l’emmènent ensuite vers l’extérieur de la station. Les autres stations sont plus sujettes aux infiltrations d’eau. Pour les prévenir, on les a recouvertes d’une membrane d’étanchéité. »

Après quelque 40 ans, parfois plus, les membranes qui recouvrent nos stations ont atteint la fin de leur durée de vie utile, d’où leur remplacement. De tous les types de membranes existants (PVC, bitume, asphalte), nous en utilisons une de type « bitume/caoutchoutée », qu’on applique en trois couches. On crée ainsi une barrière entre la surface extérieure et la surface intérieure pour empêcher la circulation de l’eau.

Les chemins de l’eau

Sous terre, se retrouvent principalement le ruissellement des eaux de pluie, des sources d’eau souterraines (veines, ruisseaux, rivières), et d’éventuels bris et fuites d’aqueduc, qu’il faut prévenir. « La membrane d’étanchéité permet d’empêcher ces eaux d’infiltration ou de ruissellement de pénétrer à l’intérieur de nos stations, qui sont construites en béton, un élément qui fissure naturellement, précise Claude Martin. L’utilisation de la membrane empêche l’eau d’atteindre ces fissures, voire même les microfissures du béton. »

On refait le toit

De tels travaux nous ont aussi permis de constater une autre amélioration à apporter à nos stations. Leurs toits plats d’origine, en béton, retenaient une certaine quantité d’eau. Une des caractéristiques du béton est qu’avec le temps, il s’y installe du « fluage », une déformation qu’il subit à long terme en raison du poids qui le compresse. La dalle a ainsi tendance à créer une pente vers le centre, ce qui crée un bassin d’eau stagnante. Pour prévenir le tout, on change le profil du toit en lui donnant une pente inverse.

En résumé, on retire donc la membrane d’origine, on donne un profil plus élevé aux parties centrales de nos stations, puis on ajoute la nouvelle membrane. Et pour ne pas trop augmenter le poids, on utilise cette fois un béton semi-léger, moins dense mais aussi dur.

Résultats d’une collaboration étroite entre ingénieurs et architectes, les travaux présentement en cours à la station Honoré-Beaugrand ont déjà été réalisés avec succès aux stations Jean-Drapeau, Place-d’Armes, Angrignon, Longueuil – Université-de-Sherbrooke et Place-Saint-Henri. Au cours des prochaines années, plus d’une vingtaine de stations vivront aussi des travaux de réfection de membrane, notamment les stations Atwater, McGill, Berri-UQAM, Sherbrooke et Cadillac, pour ne nommer que celles-là.

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