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Nouvelles œuvres d’art dans le métro

 

Un solide, sculpture de Jacques Bilodeau à la station Champ-de-Mars.

L’ajout d’ascenseurs dans le métro est une excellente nouvelle en matière d’accessibilité à notre réseau. Ce qu’on sait moins, c’est que cette démarche apporte un autre plus pour notre clientèle: l’ajout de nouvelles œuvres d’art dans les stations agrandies pour l’occasion.

Rappelons que le Québec s’est doté, à la fin des années 1970, d’un programme d’intégration des arts à l’architecture dans les bâtiments publics, surnommé «programme du 1%». Cette appellation découle du fait que le montant alloué à la réalisation de l’œuvre d’art correspond généralement à environ 1% des coûts de construction du bâtiment.

«Puisque les travaux d’ajout d’ascenseurs dans le métro bénéficient du financement du ministère des Transports du Québec, le programme du 1% s’applique, à condition qu’il y ait agrandissement du bâtiment», explique Riccardo Di Marco, chef de section – Architecture, l’équipe qui gère tous les nouveaux projets d’œuvres d’art dans le métro. «C’est pourquoi dans certaines stations, comme à du Collège et à Honoré-Beaugrand par exemple, on n’a pas ajouté d’œuvre d’art. Dans plusieurs autres stations, par contre, il y en aura une.»

Correspondances, murale de Yann Pocreau à la station Jean-Talon.

Deux œuvres réalisées, cinq en chantier

C’est ainsi qu’en 2015, la sculpture Un solide de Jacques Bilodeau a fait son apparition à la station Champ-de-Mars. Plus tard cette même année, la murale Correspondances de Yann Pocreau a été intégrée à la station Jean-Talon. Après une brève accalmie, de nouvelles œuvres sont en voie d’être réalisées pour les stations Mont-Royal, Vendôme, Angrignon, Jolicoeur et Place-des-Arts. Le concours pour cette dernière œuvre a été lancé le 25 mars dernier et se termine le 26 avril. «Nous avons adopté la même démarche que le Bureau d’art public de la Ville de Montréal, qui nous appuie dans tous les concours», précise Riccardo. «Les artistes professionnels sont invités publiquement à nous soumettre un dossier. Un jury, composé de représentants de la STM et de personnalités influentes du monde des arts visuels, est chargé de sélectionner trois finalistes. Ceux-ci nous présentent leur proposition et une fois de plus, le jury est appelé à trancher. Il faut procéder de cette manière car nombreux sont les artistes qui souhaitent réaliser une œuvre dans le métro.»

En primeur!

Photomontage de la future murale de Patrick Bernatchez à la station Vendôme.

Le concours de la station Vendôme est complété depuis un certain temps. Bien que la nouvelle œuvre ne sera dévoilée qu’à la fin des travaux dans cette station, nous sommes heureux de vous présenter la proposition gagnante, celle de l’artiste Patrick Bernatchez.

Une murale en trois temps

Intégrant les concepts de rythme, de répétition et de temporalité, l’œuvre sera constituée de trois murales en céramique, chaque murale comprenant les fragments de trois photographies amalgamées, correspondant à un même parcours en trois points : l’atelier de l’artiste, le métro et la station Vendôme. Ces images seront obtenues à l’aide d’un sténopé, un petit trou percé dans une plaque très mince, faisant office d’objectif photographique. Les voyageurs pourront donc admirer les trois parties de l’œuvre réparties dans la station de métro, la gare de train d’exo et dans le corridor menant au CUSM.

Une technique particulière

Les compositions de chaque murale seront générées de façon aléatoire en fragmentant et en recomposant trois photographies. (Patrick Bernatchez)

Formées en compositions géométriques variées et aléatoires, les murales seront élaborées à partir de ces images reproduites en sérigraphie, sur des milliers de tuiles de céramique triangulaires. Le choix d’une terre blanche, avec des impressions en sous-glaçures dans des teintes de bleus qui seront par la suite émaillées, vise à rappeler les cyanotypes qui comptent parmi les premières méthodes permettant de fixer une image sur une surface.

Détail de la céramique qui sera utilisée.

Le fini semi-émaillé des surfaces céramiques, réfléchissant en fonction de la lumière du lieu, mais également selon la position des voyageurs à différents moments de la journée, révèlera l’œuvre sous différentes perspectives. De près, la trame des images imprimées sur la céramique sera apparente et tangible dans un léger relief reflétant la touche artisanale de l’œuvre. De loin, ces compositions géométriques créeront l’effet d’un paysage vu au travers d’une multitude de prismes, ou d’un kaléidoscope, tout en évoquant l’effet d’un vitrail.

Le choix de la forme triangulaire pour les tuiles s’est d’abord imposé par le dynamisme des motifs et des compositions que cette géométrie génère naturellement. De plus, les trois segments du triangle rappellent la structure même du projet en trois étapes, trois lieux, trois temps.

Le titre provisoire de l’œuvre est 21 juin 2018, de l’atelier à la station Vendôme: 5 h 33 min d’exposition.

À propos de l’artiste

Patrick Bernatchez est un artiste autodidacte qui vit et travaille à Montréal, où il est né en 1972. Sa production témoigne de sa maîtrise de plusieurs médiums : dessin, peinture, photographie, installation et vidéo. En 2018, la STM a remis une autre œuvre de Patrick Bernatchez, Sol/Grond, au métro de Bruxelles.

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