Derrière les MPB, une équipe visionnaire

Le 31 août dernier, la STM et la Ville de Montréal ont présenté la nouvelle vision 2021-2025 des voies réservées de la métropole. Ce Mouvement Bus vise, d’une part, à poursuivre la bonification du réseau existant de mesures préférentielles bus (MPB) en ajoutant de nouvelles voies réservées et des mesures prioritaires aux feux de circulation sur plus d’une vingtaine d’axes. D’autre part, un réseau bus fort sera offert sur plusieurs axes majeurs de déplacements avec des concepts structurants pouvant aller jusqu’à des services rapides par bus (SRB). Six corridors structurants ont été identifiés pour ces mesures : Sauvé/Côte-Vertu (existant), Pie-IX (en cours de réalisation), Côte-des-Neiges, Henri-Bourassa, Parc et Saint-Michel. Ce réseau plus fluide, plus fiable et plus performant sera complémentaire à celui du métro, en plus des grands projets de transport et de développement urbain à venir.

Remettre le bus au cœur de la planification urbaine

La vision intégrée 2025 de la STM pour ses voies réservées (cliquez pour agrandir).

« Depuis 2008, nous avons mis en place l’un des plus vastes réseaux de MPB en Amérique du Nord », rappelle Pascal Rochon, directeur d’études – Études et implantation MPB. « Toutefois, nos indicateurs démontrent que sur certains axes, les besoins sont importants toute la journée et nécessitent de bonifier certaines MPB déjà en place. D’où l’intérêt de nouvelles mesures comme l’allongement des heures d’opération des voies réservées, l’ajout de couleur sur ces voies afin de démontrer clairement qu’elles sont dédiées au transport collectif ou même l’implantation de SRB. »

« Le but de cette démarche est de remettre le bus au cœur de la planification urbaine », ajoute Olivier Notte, conseiller corporatif – Infrastructures & équipements. « En créant un réseau structurant de MPB, on augmente la performance du bus. Notre objectif est que le pourcentage de clients utilisant les voies réservées passe de 24 % à 70 % d’ici 2025. C’est un objectif très ambitieux, mais nous croyons qu’il est réalisable. »

Le choix des axes et des mesures

Mais comment a-t-on choisi les axes à développer? Olivier Notte explique : « En plus des consultations des partenaires, plusieurs critères sont examinés, dont le potentiel d’achalandage et le temps perdu pour chaque axe. Nous avons également tenu compte des projets de refonte du réseau en cours, et vérifié les enjeux de congestion et de stationnement. Nous avons aussi intégré les grands projets de développement urbain et de transport comme le prolongement de la ligne bleue, le REM (Réseau express métropolitain) et le REV (Réseau express vélo). Nous avons validé tous ces critères à l’interne et à l’externe, et nous avons pondéré le tout, ce qui nous a permis d’obtenir un ordre de priorisation des axes. »

Pascal Rochon renchérit : « Nous avons identifié des axes, mais avec le temps et l’évolution du réseau, d’autres pourraient apparaître. Pour certains axes, nous pourrions décider de n’ajouter que des feux prioritaires ou de mettre en place une voie réservée bus/vélo. Il faut aussi tenir compte de l’accessibilité universelle et des infrastructures piétons. C’est un réseau qui bouge, qui évolue, qui grandit. »

Planifier… et convaincre

L’équipe des MPB compte à peine une dizaine d’employés : un directeur d’études, un conseiller corporatif, six conseillers (ères), un analyste principal et un technicien. « Une petite équipe, mais dynamique et qui allie la jeunesse à l’expérience », résume Michel Tremblay, directeur – Planification et développement des réseaux. « Ils savent bien cibler les besoins et sont soucieux de proposer des compromis pour vendre le projet aux élus et aux arrondissements. C’est une des grandes forces de l’équipe. »

L’apport de la Ville de Montréal et des autres équipes à la STM joue également un rôle crucial dans la mise en place des MPB. « Toutes les étapes de notre plan d’action sont travaillées conjointement avec la Ville, les arrondissements et les villes liées. Nous bénéficions également de la collaboration précieuse d’équipes à l’interne, comme les autres divisions du service de la Planification des réseaux, mais également l’Approvisionnement et les Finances, pour ne nommer que celles-là », précise Olivier Notte.

« Je suis très fier de l’équipe. Nous sommes privilégiés car nous ne faisons pas seulement les études, nous réalisons l’implantation concrètement sur le terrain. Ce qui est plutôt rare et très motivant. Ce qu’il y a de bien en implantant des MPB sur un axe, c’est qu’on le requalifie. Ce n’est pas simplement ajouter du transport collectif, c’est bonifier l’expérience globale de l’axe, favoriser le transport actif et collectif, élargir les espaces de trottoir pour donner un espace de vie plus agréable. Plus que jamais, il faut convaincre les automobilistes de laisser leur voiture à leur maison, en leur offrant un réseau de bus fiable et rapide », conclut Pascal Rochon.

L’équipe MPB