Pour souligner le Mois de l’histoire des Noirs, qui a lieu à chaque février, nous avons échangé avec Karen Rice, l’une des toutes premières chauffeures noires de la STM et qui, cette année, franchit sa 25e année au volant.
Les choses ont-elles évolué depuis 1998, année de son embauche à titre de chauffeure? « Oui, pour une femme noire au volant d’un bus, ça s’est amélioré », confie-t-elle.
« Au début, se rappelle-t-elle, il arrivait qu’on me manque de respect dans le cadre de mon travail. Il y avait des quartiers où le racisme et l’intolérance étaient particulièrement présents. Des commentaires comme « retourne dans ton pays », c’était fréquent. Le fait d’être une femme dans un métier à prédominance masculine, c’était aussi un autre défi à surmonter. »
« Aujourd’hui, c’est quand même beaucoup mieux, mais ce n’est pas parfait non plus. À mon avis, la pandémie n’a pas aidé : les clients étaient plus fâchés et plus stressés. Il y a donc encore place à l’amélioration, mais j’apprécie quand même plus mon travail maintenant qu’à l’époque. Au début, je ne pensais pas faire 10 ans, et me voilà à 25 ans d’ancienneté! »
« Le Mois de l’histoire des Noirs, c’est bien, et c’est important de le souligner. C’est certainement l’occasion d’en apprendre davantage sur cette facette essentielle de notre histoire à tous, mais si c’était juste de moi, ce ne serait pas seulement un mois. L’histoire des Noirs, ça devrait être un sujet auquel on s’intéresse 12 mois par année. »
Karen Rice se réjouit que son parcours puisse inspirer des gens autour d’elle. « À mes débuts, j’ai été encouragée par une autre pionnière, Sybil Lévesque, elle aussi chauffeure noire. C’est elle qui m’a convaincue de tenter ma chance dans ce domaine. Je l’ai fait et maintenant, j’étends l’invitation à d’autres femmes et hommes qui seraient intéressés par ce beau métier! »
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