L’arrivée du train AZUR a changé les façons de faire. Il y a un peu plus d’un an, on vous parlait de la première Périodicité 800 à l’Entretien du matériel roulant (EMR). Cela signifie qu’aux 800 000 km, un train AZUR entre aux ateliers Youville pour y bénéficier d’une cure de jeunesse complète! Bien entendu, il existe aussi des inspections aux 20 000 km, aux 60 000 km ou encore aux 120 000 km. Cela correspond toujours à un multiple de 20!
L’étape de maintenance aux 800 000 km est majeure. À cette occasion, on regarde en profondeur les moindres détails du système de bogies, autrement dit les systèmes de propulsion, de freinage et de suspension pour leur remise à neuf complète.
Lorsqu’un train AZUR entre dans les ateliers à Youville, l’équipe de la Petite révision est la première équipe à entrer en scène. Une coordination minutieuse de tous les collaborateurs présents débute.
Guillaume Fortin et Jean-Antoine Munoz sont électromécaniciens à la Petite révision. Ils font partie de ceux qui réalisent la dépose et la pose de tous les bogies fixés au train. La remise à neuf, elle, est prise en charge par l’équipe de la Grande révision.
Leurs responsabilités sont clés dans tout le processus à mettre en œuvre. Guillaume précise qu’« on soulève la caisse du train, puis on défait les bogies. Alors que le train reste en hauteur, sur sa voie de levage, on descend chaque bogie sur les rails et on le pousse avec un véhicule spécifique, une mule, qui va nous permettre de le transporter à la Grande révision. À cet endroit, on récupère un autre bogie réparé à neuf, pour l’installer sur le train. »
Déposer les bogies est une procédure complexe. Il est impératif de suivre une série d’étapes de vérifications afin de travailler de manière sécuritaire. C’est notamment là où l’expertise de nos collègues en électromécanique prend tout son sens. « L’entrée du train sur la voie de levage, l’aménagement du lieu de travail pour cadenasser le train, c’est très long », nous explique Jean-Antoine.
Que veut dire cadenassage ?
Cadenasser un train signifie effectuer toute une liste d’étapes pour s’assurer que chaque voiture est bien à l’arrêt complet, sans énergies cinétique, pneumatique, électrique, etc. Par exemple, la voie de levage ne doit pas bouger pendant que les équipes travaillent. Cette étape cruciale de cadenassage est complexe et « prend un certain temps afin que l’ensemble du train soit sécuritaire et qu’on puisse commencer à dévisser le premier boulon! », nous informe Jean-Antoine.
C’est aussi une question de grande coordination entre toutes les équipes, pour être en mesure de défaire les bogies en même temps.
Les différentes tâches sont réparties sur trois quarts de travail. Jean-Antoine Munoz et Guillaume Fortin font partie de l’équipe de jour. On en profite pour saluer tous les autres collègues de jour, de soir et de nuit qui sont également sur le projet.
Tout cela, c’est sans compter toutes les autres périodicités d’entretien, autres que celle aux 800 000 km et qui sont effectuées en parallèle.
Les changements apportés avec l’arrivée du train AZUR ont fait place à une belle opportunité de recourir à des solutions très ingénieuses et pensées par les employés eux-mêmes, avec leur gestionnaire.
Jean-Antoine nous partage ce qui suit : « on a créé des coffres à outils pour faire spécifiquement le travail de dépose et pose des bogies s’inscrivant dans la procédure d’entretien de la Périodicité 800. Chaque coffre à outils permet un travail en simultané de plusieurs équipes sur différentes zones du train. En plus d’héberger les outils clés pour une intervention précise, un coffre comporte des espaces de rangement pour les pièces retirées d’un bogie. Elles sont conservées à la Petite révision en attendant le retour du bogie de la Grande révision.
Philippe Dupont et Alexandre Lussier sont contremaîtres à la Petite révision Youville. Pour eux deux, « entretenir les trains AZUR après 800 000 km parcourus est un défi car c’est une activité nouvelle. Environ 11 jours ouvrables sont requis pour réaliser toutes les étapes de remise à neuf à la Grande révision, une fois ce kilométrage atteint. Notre travail de dépose et pose est donc arrimé à celui de la grande révision. Vu différemment, il faut environ 8 ans pour réaliser le cycle d’entretien aux 800 000 km de tous nos trains AZUR! »
Comme le résume bien Guillaume Fortin, électromécanicien, « c’est un magnifique défi d’être à la Petite révision Métro et travailler sur un projet complètement nouveau où tout est à créer. On aime le côté manuel du métier. Toucher à l’électrique et à la mécanique en même temps, à la pneumatique et à l’hydraulique. On arrive en poste avec un DEP en électromécanique puis on continue de se former ici par la suite. Beaucoup de formations sont octroyées par la STM. C’est tout un avantage. Le travail est bien fait. En plus, notre lieu de travail est unique. C’est impressionnant à voir, tout un train surélevé. Un privilège, au quotidien! »
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