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IEXÉF – Énergie : pour que le courant passe

 

La STM est reconnue pour ses nombreux (et souvent mystérieux) acronymes. L’un d’eux est IEXÉF, pour Ingénierie exploitation et équipements fixes. Pas la peine d’essayer de le prononcer en un seul mot. Ce secteur est composé de plusieurs équipes, dont celle désignée sous le nom tout simple d’« Énergie ». Simple? Pas si vite…

Si le mandat de l’équipe IEXÉF – Énergie devait être résumé en une phrase, on pourrait dire que leur mission est de convertir l’alimentation électrique envoyée par Hydro-Québec, sous forme de tensions de 12 000 et de 25 000 volts, et de la distribuer adéquatement vers d’innombrables équipements critiques de la STM, principalement (mais pas exclusivement) dans notre réseau du métro.

Une bonne partie de l’équipe IEXÉF – Énergie, de gauche à droite :
À l’avant : Vincent Lajeunesse, Huu Tin Nguyen, Hong Duc Bui, Abderrahman El Aamrani, Hans Cayemitte et Daniela Andonova
2e rangée : Jonathan Faucher-Viens, Yanick Thibault, Manuel Robert, Vincent Côté et Vincent Gosselin
Au fond à gauche : Hakim Ayssi

L’équipe s’appuie sur trois grandes expertises : la conception, l’exploitation et la maintenance. En d’autres mots, pour faire le lien entre le courant d’Hydro et les installations de la STM, il faut concevoir un paquet de systèmes complexes, s’assurer de leur bon fonctionnement en tout temps et voir à leur entretien, en mode préventif ou lorsque surviennent des anomalies, sans jamais interrompre les opérations pour la clientèle.

On désigne souvent de ces équipes comme celles dont le travail équivaut à concevoir et réparer un avion en plein vol. IEXÉF – Énergie en est un excellent exemple. Éclairage en station, escaliers mécaniques, ventilation, courant électrique dans les stations et autres bâtiments, jusqu’à l’alimentation des rails qui permet aux trains de rouler; l’équipe composée d’une quinzaine d’experts convertit la tension reçue en courant 600 ou 750 volts à l’aide de transformateurs situés dans les différents postes de redressement et
les postes secondaires de distribution du réseau.

Pour ce faire, il faut adapter les équipements existants – dont certains datent de plusieurs décennies – afin qu’ils demeurent compatibles avec les systèmes modernes. À titre d’exemple, ils ont démontré leur savoir-faire lors du basculement vers le nouveau système logique traction, récemment, et au sujet duquel vous pouvez lire un reportage complet dans l’En Commun d’octobre.

Un travail pratique, mais aussi sur papier

Un autre mandat de l’équipe IEXÉF – Énergie est de définir avec précision les exigences sur lesquelles reposent de nombreux grands projets Métro. « On rédige, dans des documents NCC (pour Normes de critères et de conception), les requis nécessaires, sans oublier les types de protections qui assurent la sécurité des travailleurs, tels que le cadenassage, explique Abderrahman El Aamrani, chef de section. Tout ça passe éventuellement par nos équipes. »

Autre exemple : advenant qu’un transformateur fasse défaut, les trois expertises d’IEXÉF – Énergie sont mises à contribution (conception, exploitation et maintenance), pour identifier le problème, sa cause, sa solution et les approches permettant d’éviter qu’il se reproduise.

À cela s’ajoute tout le travail entourant les groupes électrogènes, qui sont essentiellement les génératrices à essence qui peuvent être mises en marche advenant une coupure de l’alimentation d’Hydro-Québec. Celles-ci deviennent névralgiques dans l’éventualité rarissime où il serait nécessaire d’évacuer un réseau qui serait privé d’électricité. Ces systèmes d’urgence sont de plus en plus évolués, et peuvent aujourd’hui permettre d’alimenter jusqu’aux puissants systèmes de ventilation, ce qui était encore impensable il y a quelques décennies seulement.

Viser constamment la pérennité

Bien que certains locaux de la STM abritent encore des armoires électriques d’origine qui, au premier coup d’œil, semblent tout droit sorties de l’ère du maire Jean Drapeau, elles ont presque toutes, sous le capot, été converties pour répondre aux critères d’aujourd’hui.

C’est dans cette optique que des postes de redressement sont remis à neuf, comme celui de Lionel-Groulx, récemment. IEXÉF – Énergie veille alors à la mise hors tension, aux essais de validation et au branchement sur le nouveau système, tout ça sans interrompre le service. Ce maintien en tout temps, complexe mais nécessaire, est une des principales missions de nos collègues.

« On contribue plus ou moins directement à pas mal tous les projets du réseau ayant une composante énergie », s’entendent pour dire Manuel Robert, technicien principal, Hong Duc Bui, ingénieur principal et Vincent Lajeunesse, ingénieur principal, interviewés pour ce reportage.

« Il y a une très bonne collaboration entre les différentes équipes impliquées, et c’est d’ailleurs absolument nécessaire, car la STM repose sur des systèmes qui sont uniques au Québec et qui continueront d’évoluer, notamment avec l’électrification de notre réseau des bus. »

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