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Des nouvelles du robot Spot

 

Le robot Spot en action à la station Bonaventure.

Imaginez la scène. Il est 4 h du matin, le centre-ville est désert et silencieux. Quelques individus émergent de l’édicule de la station Bonaventure. Ils tiennent la porte papillon ouverte un instant, le temps qu’un robot quadrupède jaune la franchisse en trottinant d’un pas sûr et régulier.

L’étrange groupe traverse la rue De La Gauchetière au feu de circulation, précédé de leur improbable animal de compagnie, et monte dans une camionnette, sous les yeux stupéfaits de quelques passants qui se pincent subtilement, croyant rêver.

Ces rares chanceux l’ignorent, mais ils viennent de croiser le robot Spot, dont nous avons parlé dans notre édition du mois de juin. Conçu par l’entreprise Boston Dynamics, il a été mis à l’épreuve par la STM cet été. Le projet a été rendu possible grâce à une collaboration avec l’entreprise montréalaise Osedea, un partenaire de solutions dont le mandat est notamment de proposer des approches technologiques permettant de tirer parti de cette petite merveille d’ingénierie robotique.

Ce modèle d’automate est déjà utilisé un peu partout dans le monde, dans des centrales nucléaires, des mines, sur des chantiers. Son rôle est généralement d’effectuer des tâches dans des endroits dangereux, difficiles d’accès, ou de procéder à des inspections routinières de façon automatisée.

Spot au métro

Dans le cadre d’un projet encadré par les TI, la STM a lancé un défi à Spot : comment se débrouillera-t-il si on lui donne la mission de valider l’intégrité d’un quai de métro? Il s’agissait de démontrer et d’évaluer ses capacités dans nos installations, en fonction des enjeux et réalités propres à la STM. L’essai aurait pu être effectué dans des tunnels, dans un centre de transport, sur un de nos chantiers… mais une station de métro était un terrain de jeu parfait.

« Nous avons commencé l’exercice en enregistrant un itinéraire pour Spot, explique Martin Coulombe, fondateur et PDG d’Osedea. Grâce à plusieurs caméras intégrées à son châssis, le robot reconnaît sa position dans l’espace en localisant des points de repère sur son chemin : un banc, une lumière, un élément de signalétique. Il peut reproduire son parcours avec une précision dont la marge d’erreur est inférieure à 10 cm. »

Cette capture d’écran permet d’avoir un aperçu d’un des outils de travail utilisés par les opérateurs du robot Spot dans le cadre du projet avec la STM.

Sur son chemin, Spot prend alors quelque 300 photos, couvrant ainsi un maximum d’angles du quai, direction Montmorency. Il effectue cette ronde en 35 minutes environ, incluant les arrêts photos.

L’équipe d’Entretien sanitaire des stations a alors testé les capacités du robot en disséminant stratégiquement, ici et là, des déchets et des graffitis faits à la craie. Lors de ces essais préliminaires, Spot a permis (à l’aide d’un opérateur en chair et en os qui analysait a posteriori les images recueillies) de dénicher environ 87 % des « appâts » laissés sur le quai.

« Lorsqu’on a demandé à Spot de faire les observations de façon autonome, sans opérateur humain, il en a repéré autour de 70 %, indique Daniel Thibault, surintendant à l’Entretien sanitaire en station. Ces premiers résultats sont déjà très prometteurs! »

Pierre Gingras, responsable innovation aux Technologies de l’information et Innovation (TII), explique pour sa part que « l’intelligence artificielle de SPOT croît rapidement grâce à l’importante quantité de données récoltées durant ses tournées. Il peut apprendre à repérer avec beaucoup plus d’exactitude les écarts d’intégrité et ainsi passer d’apprenti à expert, un peu comme le ferait un être humain. »

Ultimement, un robot comme Spot aurait même la capacité de faire sa routine et de générer des rapports de façon entièrement autonome et même d’émettre automatiquement des bons de commandes d’entretien, par exemple.

Est-ce que c’est optimal en station à ce stade-ci? « C’est difficile à dire, admet Martin Coulombe. Une station comme Bonaventure, c’est très grand. Spot prendrait un temps considérable à l’analyser en entier, mais c’est certainement un exercice très porteur pour la STM et Osedea.

« Je trouve que c‘est super de voir que la STM va de l’avant avec des projets innovateurs et explore des technologies avancées, comme celle de la robotique », conclut-il.

Sur cette vidéo, on voit Spot alors qu’il est piloté manuellement à l’aide d’un contrôleur, en dehors de son itinéraire autonome sur le quai.

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