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Logique traction: on bascule vers du neuf

 

Le dimanche 16 octobre à l’aube, les premiers clients de la journée ont pris place dans le métro, comme à l’habitude. Rien de nouveau à signaler. Pourtant, pour la première fois ce matin-là, le réseau initial fonctionnait en service voyageur sur un nouveau SLT, fruit d’un des plus importants projets de maintien des actifs des dernières années. Un nouveau quoi?

Lorsqu’un rupteur du métro est tiré, l’alimentation traction sur les voies est coupée. Par la suite, un système automatisé de « logique traction » s’active afin de s’assurer que toutes les conditions sont réunies pour que le réseau puisse être réalimenté de façon parfaitement sécuritaire.

Une partie de l’équipe présente lors du basculement. De gauche à droite : Nicolas Cloutier, ingénieur – électrique, Alexandre Jobin-Landry, analyste – développement de systèmes, Daniel Zaretski, ingénieur, Stéphane Durand, analyste – développement de systèmes, Jean-François Thibodeau, ingénieur principal, Livraison services TI Bus et Métro, et Sua Son, dépanneur traction.

Il s’agit du SLT, pour Système Logique Traction, qui remplace désormais les panneaux préexistants qui comptaient une trentaine d’années d’utilisation. Ces derniers sont maintenus disponibles et fonctionnels pour l’instant, mais si tout va bien, ils deviendront bientôt – et définitivement – chose du passé.

En effet, les composantes de l’ancien panneau logique traction étaient de plus en plus difficiles à trouver et à entretenir. C’est pourquoi, il y a quelques années, il a été convenu de le remplacer par du neuf. Les nouveaux équipements ont été installés en janvier 2022 et étaient, depuis, en période d’essais afin de s’assurer de leur bon fonctionnement.

Yves Lafond, ingénieur de projet aux GPMA (Grands programmes de maintien des actifs), résume quelques-uns des avantages du nouveau système. « Le SLT fonctionnera désormais avec des composantes beaucoup mieux structurées, qui sont réunies dans un seul local dédié à cette vocation. Cela facilitera grandement le dépannage et l’entretien du système.

« En plus d’être conçu pour être plus durable, le nouveau SLT est aussi plus robuste, ajoute-t-il. Si l’un de ses éléments est défaillant, la redondance mise en place – un système parallèle capable de prendre le relais – permettra de continuer le service. On améliore donc ultimement la disponibilité du service métro pour la clientèle. »

Préparation rigoureuse en vue de la nuit N

Au cours des six derniers mois, des équipes multidisciplinaires ont, à de nombreuses reprises, basculé de l’ancien au nouveau système de logique traction, en guise de pratiques générales. Ils effectuaient ces essais de nuit, et seulement durant les fins de semaine sans travaux dans le réseau, notamment lors de congés fériés.

Dans la nuit du 15 au 16 octobre, ils ont procédé au basculement qu’on souhaite définitif. Les contributeurs sur place étaient concentrés, mais confiants et, visiblement, en parfait contrôle. Voici ce qu’ils ont expliqué aux lecteurs de l’En Commun entre deux étapes du basculement.

Daniel Zaretski, ingénieur : « Il y a deux volets au basculement; le volet logiciel, au cours duquel on change le parcours des signaux, puis le volet matériel, qui vise à installer des bornes de transfert de l’ancien panneau vers le nouveau SLT. On a effectué ces étapes plusieurs fois déjà; on les maîtrise très bien. »

Alexandre Jobin-Landry, analyste – développement de systèmes : « En matière de logiciel, la conception des automatismes et les séquences de programmation étaient déjà bien définies sur l’ancien système. On a repris sensiblement les mêmes logiques, auxquelles on a fait certaines améliorations. On a notamment installé des écrans qui permettent de voir l’état du système en temps réel, ce qui facilite grandement le dépannage. C’est beaucoup plus convivial. »

Stéphane Durand, analyste – développement de systèmes : « Je suis à la STM depuis 27 ans, alors je connais bien l’ancien système. Ça me permet de valider que toutes les applications sont fonctionnelles sur le SLT. Le nouveau système est très fiable et il s’auto-diagnostique avec des principes d’alarmes. De plus, grâce à la redondance, tu pourrais théoriquement arrêter complètement une armoire d’automatisation et ça continuerait tout de même de fonctionner. »

Enfin, Anna Bragina, directrice de projets, souligne pour sa part « la planification rigoureuse et l’exécution parfaite du travail, qui ont permis une mise en service faite dans les règles de l’art, pour un nouveau système critique pour l’exploitation du métro. Bravo à toutes les équipes impliquées! »

Photos (cliquez pour agrandir)

À gauche, l’ancien local des panneaux de logique traction puis, à droite, le nouvel aménagement du SLT.

Détail de quelques composantes du SLT, parfaitement organisées dans les armoires.

Photos prises lors de différentes étapes du basculement effectué dans la nuit du 15 au 16 octobre dernier.

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