Une véritable pionnière, Chantale a œuvré 37 ans à la STM. «J’ai été embauchée en 1983, à la fin de mes études en gestion industrielle au cégep Bois-de-Boulogne. J’étais ordonnancière au Service de l’entretien des véhicules (SEV), au Plateau Youville. C’était vraiment un milieu d’hommes et j’étais la seule femme du groupe. Rien n’avait été prévu pour nous, même pas les toilettes. C’était une petite révolution que d’entrer dans ce milieu-là! Ça n’a pas été facile au début, car je n’étais pas la bienvenue pour certains. Plusieurs mots et attitudes de l’époque ne seraient jamais tolérés aujourd’hui. Je tiens à le dire, car ça a forgé mon caractère…
«À la fin des années 1980, il y a eu une grande réorganisation et je suis devenue planificatrice, puis chef de section. Je m’occupais alors principalement de l’atelier de petite révision (PR) Youville. On a mis en place un premier logiciel de gestion de la maintenance, l’ancêtre de SAP. Auparavant, tout se faisait à la main ou par téléphone! On demandait des inventaires papier parce qu’il n’y avait pas d’autre façon de faire. Le premier ordinateur que j’ai eu, vers 1985, était précieusement gardé dans un cabinet sous clef, mais c’était un outil encore simpliste.
«Au tournant des années 2000, j’ai commencé à travailler sur les grands projets d’ingénierie de l’entreprise. J’ai d’abord été assignée au projet du métro à Laval, des études préliminaires à la mise en service. J’ai préconisé la maintenance de proximité, ce qui a mené à la création de l’atelier Montmorency. J’ai aussi travaillé sur les études des prolongements du métro et du garage Côte-Vertu, toujours pour l’ingénierie de maintenance du matériel roulant. Mais surtout, j’ai participé aux études qui ont mené au remplacement des voitures MR-63 et à la venue des MPM-10, dont j’ai joint le bureau de projet début 2006.
«Il s’agit certainement de mon plus beau souvenir à la STM, d’avoir pu vivre toutes les étapes de ce vaste projet. J’ai contribué étroitement à la rédaction du devis de maintenance des trains MPM-10, notamment les requis de fiabilité de maintenabilité. J’ai aussi participé à l’élaboration du concept du nouvel atelier PR Youville, ainsi qu’à la transition entre l’ancien atelier et le nouveau. Il faut préciser qu’avec le MPM-10, nous avons entièrement revu notre philosophie de maintenance du matériel roulant : nous sommes passés de la fosse de visite à un système sur pilotis, et d’éléments de trois voitures à un train de neuf voitures. Il a également fallu produire la documentation technique des trains et mettre en place un imposant parc de rechange de pièces.
«Je suis très fière du travail que j’ai accompli à la STM. On m’a parfois demandé pourquoi je restais au métro, mais mon cœur était là et j’ai toujours pensé que je pouvais lui apporter quelque chose de plus avec mon expertise. Je crois que je peux me donner une bonne note! Pour ma retraite, mon principal projet est de prendre soin de ma mère, qui a besoin de beaucoup d’attention. Je songe également à rester sur le marché du travail, mais à temps partiel. Enfin, je compte passer du bon temps sur les pentes de ski, et effectuer un grand road trip en moto avec mon conjoint, lorsque la situation le permettra!»
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