Si, en 2004, vous regardiez la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’Athènes, peut-être avez-vous aperçu la petite équipe de cinq athlètes rwandais, vêtus de leurs costumes traditionnels et portant fièrement leur drapeau bleu, jaune et vert.
Parmi eux, il y avait Léonce Sekamana, un grand nageur, aujourd’hui devenu chauffeur à la STM. Grâce à son courage, sa persévérance et son redoutable optimisme, il a su changer le cours de son existence.
Léonce fait partie de la première cohorte de chauffeurs embauchés en 2016. «C’est un nouveau défi pour moi, une expérience qui m’enseigne la patience et me rend plus sage», dit-il. Il y a douze ans, aux Jeux olympiques, il affrontait les meilleurs athlètes de nage libre de la planète, mais cette aventure inoubliable ne s’est pas présentée à lui sur un plateau d’argent. «Je suis né et j’ai grandi à Kigali, petite ville capitale rwandaise. Nous n’avions pas accès à des piscines, alors je nageais dans de petites rivières et des ruisseaux près de chez moi.»
Puis, dans les années 1990, le pays de Léonce a été frappé de plein fouet par le génocide contre les Tutsis, suivi d’une guerre de libération. Ce n’est qu’après que notre collègue a pu commencer son entraînement professionnel, assisté d’un entraîneur belge.
«Se préparer aux Jeux olympiques, ça demande plus que de la discipline et de la volonté, dit-il. Il faut aussi être bien nourri et être suivi par des médecins. Heureusement, le pays a décidé de m’appuyer et c’est à ce moment que mon entraînement a pris tout son sens. J’ai terminé neuvième et dixième aux championnats du monde et j’ai été sélectionné pour les Olympiques. Lors de la cérémonie d’ouverture à Athènes, c’était comme un rêve. J’étais là, devant 50 000 spectateurs qui agitaient des lumières, sous des feux d’artifice à couper le souffle, portant les couleurs de mon pays qui venait de connaître les pires atrocités… Émotif ou pas, tu pleures de joie. C’était la première fois que j’oubliais tout pour ne penser qu’au moment présent.»
Voilà une histoire de détermination inspirante. Bienvenue parmi nous, Léonce!
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