La décision de maintenir en circulation et de prolonger de 20 ans la durée de vie des MR-73 n’a pas été prise à la légère. Carl Arseneault, directeur – Entretien du matériel roulant, explique le raisonnement derrière cette approche et ce qu’elle représente pour les employés d’entretien, les équipes de soutien et de gestion à qui l’on doit la surprenante fiabilité de ces trains.

« Ces dernières années, comme direction, nous avons participé à la question et avons évalué les différentes options : remplacer ou maintenir les MR-73. La décision finale est basée d’une part sur les défis financiers auxquels nous faisons face, mais aussi, bien sûr, sur la bonne performance des trains que nous obtenons comme équipe responsable de la maintenance du métro de Montréal. Nous sommes dans les bonnes années du MR-73 avec, par exemple, des moyennes record de 530 000 km et 576 000 km parcourus entre 2 pannes de 5 minutes et plus, respectivement en 2010 et 2012. »

Les comparatifs utilisés par la STM pour évaluer la performance de son matériel roulant proviennent de références internationales qui permettent de comparer les résultats entre exploitants en transport collectif. Selon ces références, une performance acceptable avoisine les 7 pannes par million de km (ou 160 000 km / panne). Or, le MR-73 se situe à environ 2,5 pannes par million de km.

Quelle est la recette?

« On obtient ces résultats grâce à plusieurs facteurs, explique Carl Arseneault. D’abord, nos employés d’entretien et nos équipes d’ingénierie connaissent bien notre matériel roulant. Cette réalité est due au fait que nous avons conservé notre expertise et le contrôle de nos activités à meilleur coût en réalisant nous-mêmes notre maintenance depuis la mise en service des trains. Par ailleurs, les employés, l’Ingénierie et les gestionnaires font un travail de qualité et rigoureux, basé sur des programmes éprouvés.

« Bien sûr, il y a un peu d’inquiétude, car ce sera un défi pour nous tous de maintenir la fiabilité du matériel MR-73 à ce même niveau pour un autre 20 ans. Les employés d’entretien et les équipes d’ingénierie devront démontrer d’autant plus leur expertise et leur savoir-faire, sans compter le nouvel apprentissage que représente l’arrivée d’AZUR, mais je sais qu’ils en sont capables. De plus, les gestionnaires et notre équipe de planification devront démontrer un contrôle rigoureux dans le suivi des programmes d’entretien. Pour le maintien des MR-73, le secret résidera notamment dans le suivi des défaillances et de l’état des systèmes : il faudra être particulièrement proactifs, et non réagir en urgence devant l’état de vieillissement des voitures. »

Qu’en est-il de nos installations ?

« Avec l’arrivée de quelque 52 trains AZUR, et un potentiel de 8 autres pour les prolongements, au cours des prochaines années (soit une vingtaine de plus que le nombre actuel de MR-63) et le maintien prolongé du MR-73, il faudra revoir le fonctionnement et l’organisation des ateliers dans le temps, ajoute Carl Arseneault. Il faut réorganiser l’espace disponible et en ajouter pour recevoir le matériel et les composantes supplémentaires. Allons-nous construire un nouveau garage? Réaménager un autre atelier? Nous évaluons actuellement toutes les possibilités.»