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Et on roule à Saint-Hilaire!

 

Saviez-vous que notre directeur exécutif Ingénierie, infrastructures et projets majeurs, François Chamberland, est un passionné de course automobile? «À ma naissance, ils ont découvert que de l’huile à moteur coulait dans mes veines! Durant mes études à l’École Polytechnique, je rêvais de concevoir des voitures de course. J’ai été longtemps inspecteur technique bénévole au circuit Gilles-Villeneuve pour le Grand Prix du Canada, mais aussi sur les circuits du Mont-Tremblant, de Sanair et de Trois-Rivières.»

C’est en côtoyant les pilotes lors de ces compétitions que François s’est découvert un nouveau rêve: piloter des voitures de course. «Je me suis rendu compte que les personnes assises dans les voitures avaient plus de plaisir que moi! J’ai alors choisi le karting, la discipline qui permet les plus grandes sensations avec un minimum de risques et de coûts. Avec mon collègue Pierre Paquet, chef de division à l’Ingénierie du matériel roulant métro, j’ai fondé en 2002 l’écurie KCP. Pierre s’est retiré des circuits il y a deux ans, mais moi, je cours toujours!»

Basé au circuit de Saint-Hilaire, François participe à cinq ou six courses par année. Ses statistiques en 2017: 19 jours d’essais, 5 courses, 2 podiums et… près de 1 200 tours de piste! «C’est une super activité, je m’y suis fait plusieurs copains. Piloter une voiture de course, c’est une sensation indescriptible. Lorsque le drapeau vert est agité, l’adrénaline prend le dessus et peu importe ce qui arrive, elle te domine jusqu’à la vue du drapeau à damier!»

Voici la suite de notre entrevue avec François.
(Une exclusivité mondiale!)

François, le karting est une véritable passion pour toi. En plus de courir, tu as ta page Facebook, des albums de photos sur Flickr et même ton propre bulletin d’information! As-tu une équipe de communication derrière toi?

«Non, je m’occupe de tout ça tout seul! Par contre, lors des week-ends de course, j’ai un de mes frères ou un ami qui vient m’aider. Il faut être prêt à l’heure pour chacune des séances et des fois, deux mains, ce n’est pas assez. Quand tu as plein de choses à penser, c’est bon d’avoir quelqu’un avec toi, qui s’assure que les roues sont bien vissées, des choses comme ça.»

As-tu des fans?

«Ce sont surtout des membres de ma famille, mes filles, et quelques amis qui me suivent. Mon plus fidèle supporter lors des courses est mon père. C’est lui qui me donne un coup de main le plus souvent avec mes deux frères et des amis. Je tiens de lui ma passion pour la course automobile.»

C’est dangereux, le karting?

«Non. C’est un sport où tu peux rouler à fond, ce que tu ne ferais pas avec une voiture monoplace qui roule à 300 km/h. Un, cette voiture coûte une fortune à réparer; deux, tu y risques ta vie à chaque tour. En karting, sur le circuit de Saint-Hilaire où je roule la plupart du temps, notre vitesse atteint 120 ou 125 km/h. Le rapport sensations/danger est le meilleur. Le grand Ayrton Senna a déjà dit que la forme de course la plus pure, c’est le karting. Il a tout fait en Formule 1, mais il s’amusait plus en karting! J’en fais depuis 2001 et j’ai vu pas mal plus d’ambulances sur des pistes de ski que sur des circuits de karting…»

Le karting sur circuit ressemble-t-il au go-kart d’intérieur?

«Ça n’a rien à voir. Sur un grand circuit, tu ne fais pas que suivre la piste, tu peux chercher la trajectoire parfaite et glisser dans les virages. Un go-kart de location est réglé pour rouler toute la journée avec monsieur et madame tout-le-monde et pour finir dans les pneus à tout bout de champ. Il est donc plus lourd et moins aérodynamique, avec des pare-chocs tout autour, des pneus durs et un petit moteur de neuf chevaux. Mon kart, il crochit rien qu’en le regardant et son moteur fait 36 chevaux, avec des pneus qui collent tellement que lorsqu’ils sont très chauds, tu peux rouler avec ton kart sur le mur sans tomber! Ce n’est pas du tout pareil et dans un vrai virage sur le sec, tu peux presque atteindre 4 G d’accélération latérale, ce qui n’est pas si loin d’une Formule 1. C’est vraiment une belle activité et il y a plusieurs catégories. Ça commence même avec des enfants de 6 ou 7 ans; les karts sont plus petits et moins puissants, mais ça permet aux familles de vivre ensemble leur passion.»

Est-ce qu’il y a des contacts en karting?

«Ce n’est pas interdit, mais normalement, quand tu touches un autre kart, toi aussi tu as des problèmes. On essaie d’éviter les contacts. Le truc, c’est de rouler en avant! À partir de 32-33 ans, on a la catégorie Masters, des pilotes plus vieux mais surtout qui savent qu’ils ne seront jamais pilotes de Formule 1, ni même champions du Québec. On court pour s’amuser, il y a comme un respect qui s’installe. C’est sûr que parfois, on finit par s’accrocher. Dans le dernier tour, lorsqu’on se bat pour la première place, ça peut arriver qu’on s’accroche. Si tu es en fond de grille et que tu t’accroches en début de course, c’est assez ordinaire mettons. On est entre amis sur le circuit, mais des fois, il y a des inconnus qui débarquent, comme les Leader dans Michel Vaillant, alors on fait un peu plus attention! On essaie toujours de rouler devant eux…»

Cours-tu à l’extérieur de Saint-Hilaire?

«Au début, je faisais des courses un peu partout au Québec, et même parfois aux États-Unis. C’était amusant mais J’ai moins de temps pour ça aujourd’hui, alors j’y vais pour la qualité si je peux dire! À Saint-Hilaire, il y a plusieurs configurations possibles de la piste, donc chaque course a lieu sur un circuit différent. L’année dernière, on a fait une course Enduro, une course d’endurance avec un arrêt aux puits obligatoire. (…) Les courses de niveau provincial, c’est excitant parce qu’il y a plus de compétition. J’ai couru à Saint-Célestin, dans le Centre-du-Québec. C’était la journée la plus chaude de l’été. À 120 km/h, on sent la sueur couler dans nos gants! On a vraiment souffert et certains n’ont pu participer à la finale en raison de la fatigue.»

Qui est ton pilote préféré?

«Jimmie Johnson, le pilote numéro 48 dans la série NASCAR (numéro que j’ai adopté d’ailleurs). Attention, je m’intéresse à toutes les catégories, pas seulement le NASCAR! En Formule 1, mon pilote favori était Keke Rosberg. J’ai commencé à m’intéresser à la course automobile en 1982, au moment du décès de Gilles Villeneuve. Cette année-là, Keke est devenu champion du monde. Je l’aimais parce qu’il était spectaculaire, et parce qu’il disait les choses comme elles étaient. S’il faisait une erreur, il le disait, ce que bien des pilotes ne font pas. Par la suite, j’ai bien aimé Mika Hakkinen, un autre Finlandais. Après, la Formule 1 est devenue ennuyante avec la domination des Ferrari. J’aimais être inspecteur technique de Formule 1, mais dans les estrades, les courses étaient ennuyantes. En NASCAR, c’est l’inverse: il n’y a pas grand-chose à voir dans les puits car la technologie n’est pas très avancée, mais il y a de l’action sur la piste. Tu ne sais jamais qui va gagner, parfois même au dernier tour. C’est très difficile d’être champion NASCAR car la moitié des voitures peuvent gagner chaque course. Jimmie Johnson, lui, l’a été cinq fois de suite, de 2006 à 2010! Ils ont changé le règlement à chaque année de manière à ce qu’il ne soit pas à nouveau champion, mais il l’a été pareil. Et lui aussi n’a pas peur d’avouer ses erreurs.»

Tu as fait du karting cet hiver?

«Oui, c’était nouveau cette année. Ils ont ouvert le circuit de Saint-Hilaire en plein mois de janvier. C’était pas mal glacé, il faisait moins 25! Ma caméra GoPro a littéralement pété au frette. C’était très amical, le test a été concluant et on répètera certainement l’expérience. Mais pas à moins 25! J’avais mes gros gants de ski, et je n’ai jamais eu aussi froid avec… mais je n’ai jamais tenu mes skis aussi serrés que mon volant non plus!»

Quel est ton souhait pour la saison 2018?

«J’aimerais ça gagner une course ! Remporter une course organisée, avec ces machines-là, c’est très difficile. Le plus près que je suis passé d’une victoire, c’est à .143 seconde du gagnant et j’étais sur le point de le dépasser. L’an dernier, j’avais un peu de difficulté à suivre mais j’ai quand même terminé deux fois sur le podium. J’ai étudié les films de mes courses (je les filme toujours avec ma caméra GoPro) et c’est au début des lignes droites que je perdais du temps. Ce n’était pas mon pilotage, c’était mon moteur! Il datait de 2006, rebâti plusieurs fois mais quand même assez vieux. Les nouveaux moteurs performent mieux plus longtemps. Alors cette année, j’ai investi dans l’achat d’un nouveau moteur. Si je ne gagne pas de course cette année ou l’année prochaine, il va falloir considérer d’autres options…»

Et que vas-tu faire avec ton vieux moteur?

«J’ai un autre châssis, donc je vais mettre mon vieux moteur dessus et régler le véhicule pour la pluie. Ça prend plus d’une heure pour faire tous les réglages. Et lorsqu’il pleut, tu n’as pas besoin d’autant de puissance, donc ce sera parfait. Avec un bon réglage de pluie, c’est vraiment impressionnant comment le véhicule colle à la route. Jamais autant que sur le sec, bien sûr, mais rien à voir avec conduire sous la pluie avec les mauvais réglages. Avec mon deuxième véhicule, je vais pouvoir m’amuser encore plus!»

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