Un aperçu de l’inventaire archéologique à proximité de la station Préfontaine.

On nous demande parfois si la construction du métro de Montréal a entraîné de grandes découvertes archéologiques. À vrai dire, il ne semble pas y avoir eu de fouilles en bonne et due forme à l’époque. Aujourd’hui, la situation est bien différente: la plupart des chantiers importants en milieu urbanisé, incluant les nôtres, sont précédés d’inventaires archéologiques sous les recommandations du ministère de la Culture et des Communications du Québec.

L’ajout d’ascenseurs dans les stations de métro nous oblige parfois à excaver de nouveaux espaces à proximité. Avant d’aller de l’avant, il faut déterminer si les sols ont été laissés intacts lors du chantier initial du métro. Pour le savoir, on consulte les photos de la construction, conservées dans nos archives et celles de la Ville de Montréal. Si les environs d’une station présentent un potentiel archéologique, nous faisons alors appel à une firme spécialisée dans ce type de recherche. C’est ce qui a été fait récemment aux stations Préfontaine et Villa-Maria.

Préfontaine: un sujet à creuser

Un premier inventaire des lieux a été effectué à la station Préfontaine du 17 au 23 mai par la firme Ethnoscop. Dans l’emprise de la tranchée archéologique ont été dégagés les vestiges associés à deux murs de fondation qui forment le coin sud-est d’un ancien bâtiment. Le mur sud comporte un ouvrage en béton d’un mètre de hauteur résiduelle, qui repose sur une assise de pierres. Du mur ouest, il ne reste qu’une assise de pierres, sa portion supérieure ayant été dérasée par les travaux d’aménagement du parc Raymond-Préfontaine. Les quelques artefacts récoltés consistent principalement en des éléments de quincaillerie (clous et charnière), en plus de quelques fragments d’objets de vaisselle de table datant de la seconde moitié du XIXe siècle.

Ainsi, l’inventaire archéologique a permis de documenter une partie des ressources préservées sur l’ancien lot cadastral no 69 occupé depuis le troisième quart du XIXe siècle. Le coin sud-est de l’habitation principale a été dégagé et les niveaux archéologiques d’une parcelle de terrain qui a connu divers usages au fil des décennies (ancienne cour, intérieur de bâtiment secondaire et ancienne allée de circulation) ont été mis au jour. À la lumière des résultats positifs de l’inventaire réalisé, il a été convenu que la firme Ethnoscop procèdera à une supervision archéologique lorsque les travaux d’excavation de cette zone débuteront cet automne.

Et à Villa-Maria?

Un inventaire archéologique a également été effectué par la même firme à la station Villa-Maria, mais sans succès cette fois. L’ancien horizon de sol de surface qui aurait pu contenir des vestiges a été dérasé dans le talus et dans l’emprise de la boucle d’autobus par les travaux de construction de la station.