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Le COP : Une vigie du SRB rigoureusement préparée

 

Dave Charles, chef de section du Centre d’expertise SAEIV, et David Di Trapani, régulateur.

En entrant dans le Centre opérationnel principal, ou le COP comme on l’appelle familièrement, le mot «opérationnel» prend tout son sens. Le portrait d’ensemble impressionne quiconque n’est pas familier avec ce type d’endroit.

Le COP est au réseau bus ce que la salle de contrôle est au métro : un centre névralgique, où nos collègues travaillent 24h/24h à assurer une vigie du réseau et «rendre normale et le plus fluide possible pour la clientèle toute situation anormale sur le réseau», pour reprendre les paroles de Dave Charles, lui-même ancien chef régulateur et maintenant chef de section du Centre d’expertise SAEIV (Système d’aide à l’exploitation et d’information aux voyageurs).

Il y a un peu plus de six mois, le SRB Pie-IX entrait officiellement en service, le tout premier service rapide par bus à Montréal. On a voulu savoir comment l’équipe du COP s’était préparée et outillée en vue de cette nouveauté. En voici un aperçu.

Des postes de travail dédiés au SRB Pie-IX

Dans son fonctionnement, un SRB n’a rien de comparable à une autre ligne de bus de la STM, à part peut-être les autobus qui y circulent. Une de ses particularités est de fonctionner en circuit fermé.

D’entrée de jeu, souligne Dave Charles, «il a fallu aménager à l’intérieur du COP un espace spécifique dédié au SRB». Les nouvelles tâches associées au SRB et la nature des différents systèmes et outils requis pour assurer efficacement sa vigie rendaient nécessaires cette reconfiguration de l’espace de travail: «Par exemple, on a des caméras installées dans chacun des abris du SRB, ce qui est complètement nouveau sur notre réseau de surface. Tout comme la présence d’intercoms à l’intérieur des abris, qui permettent de transmettre des messages en temps réel ou automatisés. La circulation sur le SRB a également nécessité l’installation de panneaux de fermeture de voies, qu’on actionne aussi à partir d’ici».

Des outils de travail innovants

Dans son processus de préparation, le plus grand défi du COP a résidé dans le développement de procédures et nouveaux processus à mettre en place.

Tout ce qui existait déjà comme procédures opérationnelles pour les quelque 200 autres lignes d’autobus de la STM ne pouvait pas être réutilisé tel quel. Dave Charles explique: «Quelque chose d’aussi simple que le remorquage d’un bus ou le déneigement, pour ne mentionner que ces deux situations, tout ça a dû être réfléchi et analysé en fonction du mode corridor fermé, une spécificité du SRB. Par exemple, en cas de panne d’un bus, on doit s’assurer de sortir le véhicule du corridor le plus vite possible, pour éviter que les autres bus derrière ne soient ralentis ou coincés. Auquel cas, il pourrait y avoir des enjeux de livraison de service. Dans ce cas précis, des feux d’interdiction ou feux prioritaires ont été installés pour prévenir ce type de problèmes».

La fierté du COP

Dans tout le travail réalisé en amont de la mise en service, Dave Charles estime qu’il y a plusieurs raisons d’être fiers: «La conception et l’aménagement des nouveaux postes de travail en est un, mais aussi l’extraordinaire travail d’équipe et de collaboration qui a grandement facilité chacune des étapes avant le jour J». Aucun doute que la débrouillardise et le sens de l’initiative des régulateurs ont contribué à ce succès!

Un aperçu de l’outil d’aide à la décision pour le SRB Pie-IX.

Toutefois, s’il y a un bon coup qui trône au sommet de la liste, selon lui, c’est l’outil de travail ou d’aide à la décision développé entièrement à l’interne, dont disposent dorénavant les régulateurs affectés au SRB Pie-IX.

«Sorte de microsite, et plateforme interactive, c’est une innovation qui recèle selon moi un grand potentiel, et dont le modèle pourrait servir à d’autres processus et activités opérationnels».

Ce sur quoi renchérit le régulateur David Di Trapani, qui a pu le tester et constater sa pertinence à de nombreuses reprises: «En matière d’outils de travail, c’est parmi les meilleurs que j’ai utilisés. Beaucoup plus simple et rapide à manipuler, cette aide à la décision offre une interface très intuitive, facilitant beaucoup la recherche d’information et la prise de décision. Tout y est! On est très loin d’un manuel conventionnel, avec table des matières comme principal repère pour trouver une information».

«Par exemple, si un problème est signalé dans le secteur de Jarry, en quelques clics, j’ai rapidement une vue d’ensemble, sur quoi faire et avec qui, pour une intervention rapide et efficace. Le travail de régulation exige de prendre en compte plusieurs facteurs dans la prise de décisions, et la rapidité d’exécution peut faire toute la différence. Un tel outil aide à optimiser nos processus. Il est certain que l’outil demande une formation, mais ce temps investi en vaut largement la peine.»

David Di Trapani fait partie de l’équipe des régulateurs affectée au SRB. Parmi les aspects de son travail qu’il apprécie tout particulièrement, c’est la possibilité de parler à tous les chauffeurs, en même temps. «C’est possible car le SRB fonctionne en circuit fermé et les chauffeurs qui y travaillent ne font pas d’interligne (à la différence d’une ligne de bus régulière). Lorsque je transmets une consigne à un de leurs collègues, les autres chauffeurs peuvent l’entendre sur les ondes radio, et parfois mieux anticiper ou comprendre les prochaines décisions qui seront prises. Ce qui rassure, met en confiance, tout en contribuant à l’esprit d’équipe. Après six mois, des liens se sont déjà tissés».

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