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Pour ne pas «masquer» le problème

 

On récupère les masques jour et nuit au CT Stinson! Ci-dessus, les chauffeurs Mohamed Larbi Fertikh et Abdelkrim Ait Idir.

Le resserrement de mesures sanitaires et l’entrée en vigueur du passeport vaccinal depuis septembre nous rappellent chaque jour que la bataille contre la COVID-19 n’est pas gagnée. L’utilisation généralisée des masques de procédure en est une preuve de plus. Et inutile d’être devin pour déduire qu’ils pourraient le rester pour un certain temps encore.

Des masques à usage unique

Malheureusement, ces masques ne peuvent pas être réutilisés. Comment alors faire notre part pour réduire notre empreinte écologique? Comment éviter que des tonnes de ces nouvelles matières résiduelles se retrouvent dans les sites d’enfouissement? À la STM, en 2020, plus de 4 millions de ces masques à usage unique ont été achetés. Ce qui représente à terme un potentiel d’environ 20 tonnes de déchets.

Trouver une solution durable

Avec leur prolifération, une offre de services de recyclage spécialisée s’est développée dès les premiers mois de la pandémie. Mais comment s’y retrouver parmi tous les choix offerts, sont-ils équivalents?

Simon Broquet, conseiller corporatif en développement durable.

Notre équipe du développement durable s’est rapidement penchée sur la question. Elle a d’abord procédé à une revue des services disponibles pour identifier les pistes de solutions les plus prometteuses. À la fin de l’été 2020, un premier constat était fait : aucun des services offerts ne semblait répondre aux critères de coûts, de traçabilité et de bénéfices environnementaux de la STM. Se retroussant les manches, nos collègues ont poursuivi leurs recherches et leur prospection. Les efforts ont finalement porté fruit : un fournisseur a été identifié au printemps dernier.

C’est un article paru dans La Presse+ en février 2021 qui a d’abord mis la puce à l’oreille de la STM, comme l’explique le conseiller corporatif en développement durable, Simon Broquet : « L’article parlait d’une solution à l’essai par une entreprise de l’Estrie. Après des vérifications auprès du fournisseur et de l’université partenaire du projet, nous avons recommandé d’aller de l’avant. Leur démarche est intéressante car les deux partenaires ne promettent pas une solution magique. Ils reconnaissent que le recyclage des masques n’est pas parfait. Cependant, ils veulent innover, trouver des solutions, les essayer et mesurer leurs résultats. Cette solution offre également l’avantage d’être gérée localement, ce qui nous évite d’expédier des boites de collecte pleines de masques sur des centaines de kilomètres aux États-Unis. Ça ne fait pas vraiment de sens d’un point de vue écologique et ce n’est pas l’approche que nous voulions adopter. »

Mise en place progressive d’un programme de collecte de masques de procédure

À ce jour, en collaboration avec les équipes de l’Entretien, l’opération de collecte de masques de procédure est déployée dans tous les centres de transport et le sera prochainement dans la plupart des autres lieux de travail. Bien qu’il n’en soit qu’à ses débuts, ce programme de récupération de masques fait son chemin petit à petit. Les réflexes et les bonnes pratiques se développent au sein des équipes de travail. La présence de bacs dédiés, pour éviter toute forme de contamination, y contribue également. C’est le CT Stinson qui a été le premier à en bénéficier.


Expérimenter pour donner une seconde vie aux masques de procédure

Une fois collectés sur les différents sites de la STM et mis en sacs, les masques seront transportés chez le fournisseur situé à Val-des-Sources (nouveau nom de la ville d’Asbestos). Ils parcourront ainsi une distance raisonnable, à peine plus grande que celle pour se rendre à l’enfouissement. À partir de là, la transformation pourra débuter et trois méthodes seront expérimentées : convertir les masques en carburants (méthanol et éthanol), les transformer en matériaux structurels et isolants pour la construction en les mélangeant à du bois issu de sources durables, ou encore utiliser ce composite pour faire de la valorisation énergétique, c’est-à-dire produire de l’électricité ou de la chaleur par incinération.

Déjà amorcée dans plusieurs lieux de travail de la STM, la collecte sera progressivement étendue, notamment à la Carrosserie Legendre, à l’usine Cypihot, au Plateau Youville et à la nouvelle usine Crémazie.

Les masques collectés à la STM prendront bientôt la route vers l’Estrie, pour livraison chez le fournisseur qui traite déjà ce type de matières. Pour évaluer la performance des différentes solutions, l’Université de Sherbrooke réalisera, entre autres, une analyse du cycle de vie (ACV) qui permet d’obtenir des résultats très précis.

La STM peut être fière de contribuer à la recherche d’une solution innovante en participant à ce projet expérimental. Les résultats des analyses seront suivis par notre équipe du développement durable. C’est à suivre.

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