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Témoignage: quand le corps ne suit plus

 

Charles Dumoulin est opérateur de métro. Ancien lutteur, il est costaud et n’a pas peur des petits bobos. Pourtant, il y a plusieurs années, alors qu’il était au sommet de sa forme, son corps a commencé à lui envoyer des signaux alarmants : quelque chose clochait avec sa santé. Aujourd’hui, il souhaite que son témoignage puisse redonner du courage à d’autres collègues; le courage d’aller chercher de l’aide.

« J’ai l’impression d’avoir perdu 18 ans de ma vie, lance-t-il humblement, d’entrée de jeu. Maux de tête, fatigue musculaire, pertes de mémoire, petites blessures qui s’accumulent… J’ai pensé que mon cerveau avait été endommagé par la pratique de la lutte; un sport qui était au centre de ma vie de 17 à 26 ans. Pourtant, le scan cérébral que j’ai passé n’a rien révélé. »

Les années passaient, et Charles Dumoulin se rappelle avec tristesse les plaisirs qui devenaient inaccessibles pour lui. Passer du bon temps avec sa famille, faire de l’activité physique, prendre soin de lui, s’accomplir dans son travail. « Ce que je prenais pour acquis devenait insurmontable, confie-t-il. J’avais carrément les genoux qui barraient. J’étais stigmatisé comme quelqu’un de paresseux, un lâche, et j’avais perdu toute estime de soi. »

À bout de souffle

« Les médecins ne comprenaient pas, enchaine Charles Dumoulin. On m’a diagnostiqué dépressif majeur, prescrit des médicaments, mais ça ne fonctionnait pas. J’ai dû admettre que j’étais rendu au bout du rouleau. »

« C’est alors que tout s’est enclenché. Un inhalothérapeute a découvert que durant la nuit, je cesse de respirer jusqu’à 120 fois à chaque heure. C’est l’apnée du sommeil. Et mon cas est environ quatre fois supérieur aux symptômes observés généralement pour ce trouble sérieux du sommeil. En d’autres mots, le clapet dans ma gorge se referme complètement jusqu’à deux fois par minute, pour des durées estimées entre 19 et 34 secondes! Je suis un cas extrême. »

Charles Dumoulin suffoquait littéralement. Mais la bonne nouvelle était qu’il pouvait maintenant passer en mode solution. « Ce n’est pas toujours facile pour l’orgueil de lancer un appel à l’aide, fait-il remarquer. Les gars, tout particulièrement, on ne veut pas parler de nos émotions et on ignore nos bobos, mais dans le besoin, croyez-moi, il faut consulter. »

Dormir avec une machine d’aide à la respiration n’est pas facile pour Charles Dumoulin. « C’est quand même intrusif et mon corps doit se réajuster; j’ai plusieurs effets secondaires, mais j’endure, parce que je sais qu’avec le temps, ça s’améliorera. En attendant, si je peux aider des gens autour de moi en racontant ce que j’ai traversé, cette épreuve aura eu son côté positif. »


Une des façons d’aller chercher de l’aide à la STM, c’est par le Programme d’aide aux employés (PAE). Consultez l’Intranet pour en savoir plus sur les services de soutien qui sont offerts, ou composez le 514 280-5233.

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