Accueil > Actualités

Les explorateurs du réseau bus

 

Le jour où cette photo a été prise, Tim et Jonathan Landry exploraient, dans l’ordre, les lignes 95 – Bélanger, 94 – D’Iberville et 10 – De Lorimier.

Tim Landry, 75 ans, et son fils Jonathan, 42 ans, sont de véritables ambassadeurs du transport collectif montréalais. Tous deux n’ont pas de voiture et n’ont jamais possédé de permis de conduire. Il y a une dizaine d’années, ils ont entrepris un vaste projet : emprunter l’ensemble des lignes de bus de la STM, sur toute leur longueur. À ce jour, ils en ont exploré 175 sur 184!

« J’ai toujours pris le bus et le métro, et avant ça, le tramway », raconte Tim. « Selon mes calculs, j’ai utilisé le transport collectif entre 50 000 et 60 000 fois depuis mon enfance! J’ai emprunté le métro dès ses débuts, en 1966, mais je garde une préférence pour les bus car ils nous permettent de mieux apprécier la ville. C’est incroyable, la quantité de choses à voir sur l’île de Montréal! C’est pourquoi nous avons entrepris ce projet, mon fils et moi. »

Organisés, mais pas trop!

Bien qu’effectués sous le signe de la détente, ces périples en bus nécessitent une certaine planification, comme l’explique Jonathan. « Au départ, j’ai pris la liste des lignes de bus et j’ai vérifié à quelles stations de métro elles étaient reliées, et si elles étaient offertes en tout temps ou à des périodes particulières. Ensuite, j’ai construit des itinéraires combinant quelques lignes à la fois, jamais plus que trois ou quatre pour que mon père ne soit pas trop fatigué. On essaie aussi de varier les quartiers d’une sortie à l’autre, sinon cela devient un peu répétitif.

« Il n’y a pas d’horaire strict. On manque un bus? Pas grave, on prendra le suivant! J’apporte toujours une chaise pliante pour mon père et dans mon gros sac à dos, il y a des boissons et des collations. J’utilise l’application Chrono pour les horaires, mais j’imprime aussi toute l’information des lignes du jour, que je place dans un cartable. Ensemble, dans les bus, on partage nos souvenirs et, surtout, on en crée de nouveaux. Ça renforce beaucoup notre relation père-fils, bien que dans cette aventure, nous sommes égaux », ajoute Jonathan.

Des fleurs pour nos chauffeurs

Nos deux explorateurs urbains respectent au plus haut point les chauffeurs de bus de la STM. « Souvent, en arrivant au terminus, le chauffeur nous demande : Où est-ce que vous allez? On lui répond : Nulle part, on ne fait qu’explorer le réseau et la ville! Ça les surprend toujours, parce que très peu de gens voyagent de cette façon. Mais en même temps, ça les rend heureux car cela donne de l’importance à leur travail, ça le rend encore plus positif. Et on ne rate jamais une occasion de les remercier pour leur excellent service », précise Jonathan.

« Les chauffeurs de la STM sont fantastiques. Je ne compte plus le nombre de bonnes interactions avec eux! Ils sont toujours très polis et courtois. Une fois, en plein hiver, en face de la station de métro Côte-Vertu, j’ai vu un chauffeur descendre de son véhicule pour aider une dame à traverser la rue. D’accord, j’ai peut-être eu cinq ou six mauvaises expériences, mais sur 50 000 ou 60 000 déplacements? Une sur 10 000? C’est une bonne moyenne! », dit Tim.

Quand cette tournée sera-t-elle complétée? Et surtout, qu’arrivera-t-il ensuite? Tim répond : « Évidemment, en raison de mon âge, on arrête durant la saison froide. C’est pourquoi nous allons compléter la tournée des lignes au printemps prochain. Et quand nous aurons terminé… Eh bien, nous allons refaire une vingtaine ou une trentaine de lignes que nous avons beaucoup aimées! »

Partager