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Enquêteurs d’accidents majeurs: comprendre pour prévenir

 

Au printemps 2013, une cohorte de chefs d’opérations de la STM se rendait à Toronto pour recevoir une formation en enquête, analyse et reconstitution de collisions. L’objectif: mieux comprendre et interpréter les scènes d’accidents afin de pouvoir agir en prévention. Ils sont maintenant cinq CO de plus à avoir reçu une formation, en plus d’un superviseur de la Société de transport de Laval (STL) et d’un autre du Réseau de transport de Longueuil (RTL).

Frédéric Montbriand, chef de division par intérim, Soutien opérationnel, avait aussi reçu, en 2014, une deuxième formation donnée par le Transport Safety Institute, filiale du Département américain des transports. C’est lui qui a conçu la formation et l’a donnée aux collègues des trois sociétés de transport. «Il y a d’abord eu deux jours de théorie, durant lesquels nous avons vu tous les éléments d’enquête, explique-t-il. J’ai ensuite mis en scène une simulation d’accident qui a permis aux apprenants d’appliquer leurs nouvelles connaissances et de produire un rapport d’enquête exhaustif.

«Il s’agit d’une formation très pointue, précise Frédéric. Pour faire un bon travail d’enquête lors d’un accident, il faut avoir un souci du détail poussé. Il faut récolter un maximum d’informations pertinentes, sans jamais sauter aux conclusions. Il ne faut rien prendre pour acquis!»

C’est ce qu’ont mis en pratique les sept apprenants dans un stationnement où Thierry Hadet, Élias Zawahry et Frédéric Montbriand avaient aménagé un bus comme si une collision avec un piéton venait de se produire. Plusieurs indices essentiels avaient été disposés sur la scène, qui se voulait le plus réaliste possible. Un peu macabre, mais drôlement efficace, si on en juge par l’intérêt évident des participants.

Si un événement malheureux est mieux compris, il sera possible de le prévenir plus efficacement en appliquant des solutions concrètes. À la lumière des informations recueillies par les enquêteurs d’accidents majeurs, on peut, par exemple, modifier des aménagements routiers, améliorer des formations, voire même optimiser la conception de véhicules.

Des témoignages convaincants

«Lors d’un accident, un phénomène infime peut déclencher un effet domino en une fraction de seconde, remarque Kévin Forcier, CO à la STM. La formation que nous avons reçue nous permet d’aller chercher ce niveau de détail pour trouver un dénominateur commun. Ce sera un atout précieux sur le terrain.»

«Nous apprenons à agir en arbitres impartiaux sur une scène d’accident et à rester détachés de nos émotions, indique pour sa part Éric Bellemare, superviseur au RTL. C’est une expertise très riche que la STM partage avec nous. Cela permet d’harmoniser nos pratiques et d’être mieux outillés.»

«Toutes ces personnes veulent faire une différence et ont vraiment à cœur d’améliorer notre bilan de sécurité routière. Ils ont compris que le but, c’est de changer les choses», conclut Frédéric Montbriand.

Photos de la formation

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