Nous sommes devant une maison typique de la Rive-Nord. À première vue, rien de bien exceptionnel. Un détail attire toutefois l’attention : la camionnette blanche dans l’entrée, qui peut transporter jusqu’à quinze personnes. Voilà un indice qui ne trompe pas: c’est bien ici que réside notre collègue Claude Robillard, conseiller corporatif à la Planification stratégique et innovations.
En franchissant la porte, ce ne sont pas deux, ni quatre, ni six, ni même huit, mais bien DIX enfants qui nous accueillent le sourire aux lèvres. C’est qu’après avoir eu deux enfants, Claude et son épouse Chantal ont choisi l’adoption pour agrandir leur famille. Résumons: après Anne-Marie (partie voler de ses propres ailes et maintenant mère de deux enfants, Élie et Mia) et Audrey, sont venus un Québécois, Yan, et trois Vietnamiens, Thia, Mai et Nam. Puis, il y a un peu moins d’un an, se sont ajoutés cinq Ukrainiens: Jacob, Catherine, Rebecca, Rachel et Emma.
Au moment de son premier entretien avec nous (voir l’En Commun du 26 septembre 2012), Claude n’avait «que» quatre enfants à la maison. Aurait-il pu deviner ce qui allait se passer à peine quatre ans plus tard? «Rien à l’époque n’aurait pu me faire penser que nous allions adopter cinq enfants d’un seul coup. Mais lorsque nous avons été sensibilisés à l’effet que les fratries (enfants issus d’un même couple) ont moins de chances d’être adoptées, nous sommes partis pour l’Ukraine, avec l’appui des autres enfants bien entendu.»
La force d’y croire
Ces visites en Ukraine ne furent pas de tout repos. Les procédures d’adoption dans ce pays sont complexes et près de trois mois se sont écoulés entre la première rencontre avec les enfants et le grand départ pour une vie meilleure. Heureusement, Claude et Chantal ont toujours conservé la foi: «Nous sommes vraiment passés par toute la gamme des émotions. Tandis que nous étions avec nos futurs enfants, nous en côtoyons d’autres qui n’auront pas la même chance. Grâce à Dieu, nous sommes maintenant réunis et chaque jour apporte son lot de joies.»
Dix enfants dans une même maison, c’est tout un défi! Une planification – le travail de Claude à la STM! – est essentielle. Sur un tableau, les tâches de chaque enfant sont indiquées clairement. Pour l’instant, c’est Chantal qui fait l’école à la maison, sauf pour Mai et Nam qui, atteints de surdité, suivent des cours dans une école spécialisée. Et ça marche, puisque les cinq nouveaux arrivants ont rapidement appris à s’exprimer en français, et même en langage des signes pour communiquer avec ceux qui sont sourds.
Claude remercie ses collègues à la STM, qui l’ont appuyé dans ses démarches et qui ont «gardé le fort» tout le temps où il a dû s’absenter du bureau. Lorsqu’on lui demande aujourd’hui si sa famille va encore s’agrandir, il est moins catégorique que par le passé. «Sait-on jamais?», dit-il avec un sourire en coin. Et il n’a pas tort, car dans la camionnette qu’on lui a offerte, il reste encore trois places!
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