Benoît Crête est chauffeur de bus au CT Anjou. En début d’année, il a été reconnu pour son excellente assiduité au travail. Jugez-en plutôt: en plus de 15 années à la STM, il n’a jamais été absent ou en retard!
Benoît est le premier à reconnaître que la chance est de son côté, car nul n’est à l’abri de la maladie, mais il prend les moyens pour toujours être à l’heure. «Quand on m’invite à souper, par exemple, j’arrive toujours une demi-heure avant. Je ne peux pas faire autrement, je ne veux pas être en retard! Mes amis le savent et me donnent une autre heure de rendez-vous, de manière à ce que j’arrive à peu près en même temps que les autres.»
Refusé pour… cinq livres!
La seule fois où Benoît a été en retard, c’est pour son entrée à la STM, qui a pris… 26 années de plus que prévu! Et ce n’était pas faute de volonté, comme il l’explique: «J’ai commencé à travailler dans une manufacture à l’âge de 16 ans. Deux ans plus tard, je devenais conducteur de camion. En 1977, j’ai voulu devenir chauffeur de bus pour améliorer mon sort. Je me suis présenté à l’examen médical et on m’a refusé parce que je pesais 135 livres, cinq de moins que le minimum requis! Les critères de sélection étaient très sévères à l’époque.»
Benoît a pu se dénicher un bon emploi ailleurs, mais en 2003, à 47 ans, il s’est retrouvé à la case départ. «J’ai complété mon secondaire 5 avec l’aide de ma fille, et j’ai à nouveau appliqué pour le poste de chauffeur de bus. Cette fois, on m’a accepté!»
Vous avez bien lu!
Dans les années 1970, pour devenir chauffeur de bus à Montréal, il fallait:
- être âgé de 21 à 30 ans (25 à 30 ans pour les célibataires!);
- avoir une taille minimum de 5’7’’ avec souliers;
- peser au moins 140 livres;
- avoir une acuité visuelle de 20 – 30 pour chaque œil pris séparément, avec ou sans lunettes;
- subir avec succès un examen de l’ouïe.