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Nos héros au grand cœur

 

Avec plus de 400 millions de déplacements effectués sur le réseau chaque année, les employés sont témoins de situations exceptionnelles plus souvent qu’on pourrait le penser. Les 42 héros et héroïnes à qui nous avons remis des certificats de civisme ou de bravoure lors de la 23e cérémonie des Actes méritoires, le 28 février dernier, ont su veiller au bien-être de nos clients de façon tout aussi exceptionnelle. Voici quelques récits touchants de lauréats.

Trois actes de bravoure

Alfred Hourani est un agent de station étudiant et fils d’un chauffeur. En arrivant sur le quai de la station de l’Église, entre deux quarts de travail, il aperçoit une femme qui pleure. «Elle regardait la voie, puis les minutes qui s’écoulaient à l’écran. J’ai senti que quelque chose n’allait vraiment pas et, comme je le craignais, elle a voulu mettre fin à ses jours. Je l’ai agrippée par le bras, juste à temps.» Grâce à sa vigilance, Alfred a sauvé une vie ce jour-là. «C’est important de rester connecté avec ce qui nous entoure, de porter attention aux gens.»

Au même moment où James Isaac, chauffeur, entre dans le stationnement du CT LaSalle, une voiture emboutit un lampadaire à quelques mètres de lui. «J’ai vu une lueur sous le véhicule. Les flammes grossissaient à vue d’œil. Je suis sorti du bus à la course. La portière était verrouillée et le conducteur était inconscient. J’ai frappé dans la vitre pour le réveiller et je l’ai aidé à sortir, raconte le courageux chauffeur. Si l’accident s’était produit quelques secondes plus tôt ou plus tard, qui sait ce qui aurait pu arriver. J’étais là au bon moment.»

Luc Patry, opérateur de métro, est à la station Côte-Vertu lorsqu’il voit un homme tomber sur la pierre de quai. «Il tenait dans sa main un chariot de magasinage. Je l’ai attrapé au vol et j’ai réussi à l’amener en lieu sûr, malgré le fait qu’il était beaucoup plus pesant que moi», se souvient Luc. Sur le coup, l’opérateur dévoué a agi sans vraiment prendre conscience du danger. «C’est après, en embarquant dans le train, que j’ai réalisé qu’il aurait pu mourir.»

Quelques exemples d’actes de civisme

Francine Lachapelle, chauffeure au Transport adapté, n’a pas de réponse lorsqu’elle cogne à la porte de la cliente qu’elle vient chercher. «J’ai vu le déambulateur par la fenêtre, j’ai trouvé ça étrange parce qu’elle en a besoin pour se déplacer. J’ai eu un mauvais pressentiment. Comme la porte n’était pas verrouillée, je suis entrée et j’ai trouvé la dame en détresse, étendue par terre.» Francine est restée avec sa cliente jusqu’à l’arrivée des secours. «Ça fait du bien de rendre service à quelqu’un. Je suis fière d’avoir pu l’aider.»

Une annonce générale est faite sur les ondes radio: une famille américaine en vacances a perdu son garçon autiste à la station Mont-Royal. Lyne Phaneuf, chauffeure, est alors sur le circuit 11 en direction ouest. Elle remarque un jeune homme qui semble confus et fait les cent pas. «Je suis allée le voir et j’ai vite compris qu’il s’agissait du garçon recherché. Il était dans sa bulle, mais j’ai réussi à gagner sa confiance. Je l’ai amené voir les chevaux pas très loin en attendant qu’on vienne le chercher, raconte Lyne. J’étais vraiment heureuse de l’avoir retrouvé!»

Un jour, Pierre-Amos Lubain, préposé à l’entretien au métro, aperçoit un jeune à un téléphone public qui raccroche en pleurant et en menaçant de se suicider. «J’ai tout de suite fait signe au changeur d’appeler la police et j’ai essayé de calmer le jeune en lui parlant jusqu’à ce que l’aide arrive. J’étais nerveux, mais je ne voulais pas le lui montrer, se souvient Pierre-Amos. Pour moi, c’est un devoir d’intervenir dans ce genre de situation. Ça fait partie de mon travail!»

Un client monte à bord du bus du chauffeur Pierre-Claudy Aris. Il passe sa carte sur le lecteur puis s’écroule. «J’ai mis ses pieds dans les airs et je lui ai fait un massage cardiaque jusqu’à ce que les premiers répondants arrivent. Ça a été instinctif, j’ai voulu lui venir en aide, explique le chauffeur. J’ai su un peu plus tard que l’homme est décédé à l’hôpital. Les médecins n’ont rien pu faire. C’est triste, mais au moins j’ai fait tout ce que j’ai pu.»

Tanya Neveu, chauffeure de bus, est à un arrêt lorsqu’elle voit un homme non-voyant et son chien guide qui sont sur le point de se faire frapper par un camion qui sort d’un stationnement à reculons. «Je suis sortie du bus en un éclair et j’ai plongé pour éloigner l’homme. Je lui ai dit que son chien était dû pour sa retraite, et il a ri, se rappelle Tanya. C’était un moment vraiment intense. Quand je suis retournée dans le bus, tout le monde à bord m’a applaudie. Notre instinct ressort dans des situations pareilles.»

D’autres témoignages

Richard Blanchette, chauffeur au CT LaSalle, était au volant de son bus par une nuit froide de novembre. Il aperçoit une jeune fille à moitié nue qui erre dans un parc à Verdun. Il immobilise son véhicule et va la voir pour lui offrir de monter dans le bus. Il lui donne son manteau et ses chaussettes, car la jeune fille ne porte à peu près rien. Il s’avère qu’elle fêtait ses 18 ans ce soir-là, et que quelqu’un a probablement mis une substance dans son verre. La jeune fille n’a aucune idée de l’endroit où elle se trouve. Son «party» était à Longueuil et elle se retrouve maintenant à Verdun… Il va sans dire qu’elle n’a pas de téléphone, pas d’argent. Le chauffeur a appelé un CO qui a pris la jeune fille en charge et l’a amenée à la police afin qu’elle puisse porter plainte. Il a aussi appelé les parents qui devaient être rongés d’inquiétude. Si ce chauffeur ne s’était pas arrêté pour lui porter secours, elle serait peut-être morte d’hypothermie.

On aime l’histoire de Cheikh Meghoufel, chauffeur au CT LaSalle, car elle finit bien. Il était au volant, sur la ligne 57, quand un taxi a renversé un piéton qui traversait en sens inverse. L’impact était tel qu’on a sérieusement craint pour la vie du piéton. Cheikh, qui a des notions de secourisme, savait qu’il fallait absolument que la victime reste immobile. Notre chauffeur l’a convaincu de ne pas bouger, alors que l’homme voulait se relever par réflexe. Ensemble, ils ont attendu les secours qui ont effectivement immobilisé l’homme et l’ont amené à l’hôpital. Le plus beau dans cette histoire? Alors que Cheikh se rendait à la cérémonie des Actes méritoires en métro avec des deux filles, il a croisé son protégé! Ce dernier est entièrement remis et ne garde aucune séquelle de l’accident.

Nous sommes le 17 juin 2018. Dany Carneiro est affecté comme agent de station à Place-d’Armes. Une jeune fille se présente à sa loge, bouleversée. Elle vient d’être agressée à bord du train. Dany la convainc de redescendre sur le quai pour identifier son agresseur, car elle se doute qu’il est encore là. Une fois l’identification faite et après avoir mis la jeune fille en sécurité, notre héros suit subtilement l’agresseur tout en appelant le Centre de contrôle afin d’alerter les policiers. La filature effectuée par Dany porte fruit: les policiers sont en mesure de localiser et d’arrêter l’individu. Trois semaines après l’incident, les parents de la jeune fille sont venus en station remercier M. Carneiro d’être venu en aide à leur fille. On les comprend!

Carole Alvarez est chauffeure au CT Legendre. Le 20 novembre dernier, elle se rend à son point de relève à bord du 55, comme simple passagère. Elle entend alors une jeune fille en pleine crise de panique: elle pleure, crie, et ses vêtements sont souillés. De plus, elle ne sait pas vraiment où elle s’en va. Cette jeune passagère est en fait une cliente du Transport adapté qui n’aurait pas dû se trouver à bord d’un bus régulier. Carole décide de passer à l’action! Elle demande à son collègue chauffeur d’arrêter à la prochaine station de métro et propose à la jeune fille de se rendre à la loge de l’agent de station avec elle. Carole communique alors avec les parents de la jeune fille, qui s’empressent de venir la chercher. Elle la laisse alors aux soins de son collègue du métro et poursuit sa route vers son point de relève, où elle prend son service. Wow! Tout un début de journée de travail!

Un regard neuf sur les Actes méritoires

David Viannay est le nouveau directeur à l’Exploitation des trains. Nous lui avons demandé ses impressions sur le programme des Actes méritoires. «C’est la première fois que je vois une telle activité dans une entreprise, nous confie-t-il. Ce que je remarque, c’est toute la diversité des profils qu’on voit ici: des hommes, des femmes, des jeunes et des plus expérimentés, des employés du réseau de surface et d’autres du métro. C’est très positif de célébrer le civisme et la bravoure! Évidemment, en tant que directeur au métro, la sécurité des employés m’interpelle aussi. Je dis bravo aux employés pour leurs gestes, mais je leur dis aussi de faire attention à leur propre sécurité!»

 

Des photos de l’événement

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