Le 26 mai dernier, la STM annonçait que des défibrillateurs étaient maintenant disponibles dans toutes les stations de métro. La veille de cette annonce, un de nos collègues, le chef d’opérations James Charles, se servait du défibrillateur de la station Côte-Vertu pour sauver la vie d’un passant. Quelle meilleure publicité pouvait-on espérer pour ce nouvel équipement?
Laissons James raconter son histoire. « C’était un mardi après-midi. J’étais à mon bureau au terminus Côte-Vertu et j’ai entendu quelqu’un frapper à la porte. J’ai ouvert, en croyant qu’il s’agissait d’un client avec un commentaire ou une question sur le service. Non, c’était un passant qui me demandait : « Avez-vous un défibrillateur? » Tout de suite, j’ai compris qu’il y avait une urgence. J’ai regardé rapidement dans le bureau, puis dans la salle des chauffeurs juste à côté, mais il n’y avait pas de défibrillateur. Je suis donc descendu dans la station de métro et j’ai demandé à l’agent de station : « Où est le défibrillateur? » Je savais qu’il y en avait un, mais pas qu’il était sur le côté de la loge. Je l’ai pris tout de suite, je suis remonté en courant et je suis sorti voir la personne étendue sur le trottoir, le long du boulevard Décarie.
« J’ai demandé aux gens présents de retirer le chandail de la personne, et j’ai placé les électrodes au haut de sa poitrine et sur le côté. La machine a senti un pouls, puis a demandé d’appuyer sur un bouton. J’ai suivi les instructions et… ça a marché! J’étais quand même calme dans les circonstances, mais très rapide dans mon intervention. Les inspecteurs Jean-Paul et Charles sont arrivés sur les lieux pour m’aider, notamment pour repousser les curieux. Une chauffeure, dont je ne connais malheureusement pas le nom, a dirigé les bus des lignes 174 et 216 vers un autre arrêt, celui de la 170, ce qui a beaucoup aidé. Un autre chauffeur, Mike Bader, a prêté main-forte également. C’était un travail d’équipe, je n’ai pas fait ça tout seul. »
Jamais deux sans trois?
Si James a fait preuve d’un tel sang-froid, c’est certainement à cause de sa nature calme, mais aussi parce qu’il avait déjà vécu un tel événement. « Ça m’était arrivé par le passé, également à Côte-Vertu, et à l’époque où j’étais agent de bord. C’était donc la troisième fois que je vivais pareille chose! L’important, c’est que les gens voient au moins une fois comment le défibrillateur fonctionne. Ainsi, lorsqu’ils auront besoin de l’utiliser, ils sauront déjà quoi faire. Une semaine avant l’incident, notre surintendante, Caroline Roussy, nous a envoyé un lien vers une vidéo expliquant le fonctionnement de l’appareil. Je l’ai regardée et quelques jours après, je l’utilisais! Ça dure quelques minutes, mais ça vaut la peine car ça peut sauver une vie.
« La seule chose, c’est que je ne sais pas ce qui est arrivé à la personne que j’ai aidée. Sur le coup, l’ambulancier m’a dit qu’elle avait un pouls et qu’elle respirait, et que sa situation ne devrait pas empirer. J’ai donc bon espoir qu’elle s’en soit tirée. Nous étions là, un chef d’opérations, deux chauffeurs, deux inspecteurs, des ambulanciers et des pompiers premiers répondants, tous unis pour aider une autre personne en détresse. Ça prouve qu’on forme tous une grande famille, qu’on est tous ensemble. »
L’autre façon de voyager
La vie continue pour James, qui fêtera bientôt ses 10 ans à la STM. « En 2008, un ami chauffeur m’a dit qu’il me verrait bien dans cet emploi! Il savait que j’avais de l’entregent et que j’aimais servir le public. Il m’a dit : « Tu ne voyageras pas dans tous les pays, comme lorsque tu étais agent de bord, mais tu voyageras dans tous les quartiers de Montréal! » Il m’a aidé pour mon inscription et la STM m’a rappelé, mais le gel d’embauche a fait en sorte que je n’ai débuté que trois ans plus tard, le 6 juillet 2011.
« J’ai commencé comme chauffeur à LaSalle; après six mois, je suis allé à Saint-Laurent. Après un an et demi, en avril 2013, je suis devenu chef d’opérations sur le réseau. Je suis ensuite allé à Mont-Royal et après un bref passage à LaSalle, je suis retourné à Saint-Laurent pour y rester! Ayant moi-même été chauffeur, je comprends mieux ce qu’ils ressentent dans leur quotidien. Pour ma part, je regarde les avions passer dans les airs, maintenant que je suis sur terre. J’aime trop les bus! »
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