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«Je suis l’homme le plus chanceux du monde!»

 

Guy Gagnon est coordonnateur événements – Partenariats. Vous l’avez peut-être déjà rencontré lors d’un tournage ou d’un événement corporatif. D’un naturel dynamique et toujours de service, il semble être partout à la fois! Absolument rien ne pourrait nous laisser penser que plus jeune, il a reçu une greffe de rein. « Personne ne le sait parmi mes collègues de travail. Ils vont l’apprendre en lisant ce texte! Si je ne leur ai pas dit, c’est parce que bien des gens croient à tort que les personnes ayant reçu une greffe sont toujours malades ou risquent davantage de l’être. Je suis la preuve du contraire! »

En effet, depuis son arrivée à la STM il y a 10 ans, Guy s’est très rarement absenté du travail. Il a même donné un coup de main à l’entretien dans les bus au début de la pandémie! Tout ça, grâce à la greffe de rein qu’il a reçue il y a maintenant 19 ans. « Ma greffe m’a permis de vivre une vie normale, de travailler, de voyager. Je suis l’homme le plus chanceux du monde : j’ai reçu ma greffe très rapidement et il n’y a pas eu de rejet. Une greffe de rein qui dure 19 ans, c’est normal aujourd’hui car on a maintenant de très bons médicaments. »

Une maladie très rare

Guy avait 25 ans lorsqu’il a appris qu’il était atteint du syndrome d’Alport, un trouble héréditaire entraînant une fonction rénale réduite et, parfois, des anomalies de l’audition et de la vision. « Ma grand-mère, qui en est décédée, l’a transmise à six de ses neuf enfants, dont ma mère, qui l’a transmise à deux de ses trois enfants. Nous sommes donc deux sur trois à l’avoir dans notre famille. Heureusement, personne n’est atteint de surdité ou n’a perdu l’usage de ses reins à l’adolescence. Il n’empêche que si je n’avais pas eu ma greffe au tout début de la quarantaine, je ne serais possiblement plus là aujourd’hui.

« Un bon matin, vers 11 h, j’ai reçu l’appel me disant qu’un rein était disponible. Le soir même, vers 19 h, j’étais dans la salle d’opération. J’étais jeune et en bonne santé, j’étais le candidat idéal. Moi, c’est un don cadavérique que j’ai reçu, puisqu’il n’était pas possible de faire appel à ma famille. Les organes ont été prélevés tout de suite après le décès de la personne à l’hôpital; pour les autres dons, comme les tissus et les yeux, ça peut attendre un peu plus longtemps. »

Signer… et en parler

Il va sans dire que Guy est un grand partisan du don d’organes et de tissus, dont on souligne justement la semaine nationale ces jours-ci. «  C’est important que les gens signent leur carte de don d’organes et qu’ils en informent leur famille, parce que lorsque le décès survient à l’hôpital, même si la carte est signée, ça prend l’autorisation de la famille. Déjà que seulement 2 % des décès sont admissibles, si la famille n’est pas certaine et dit non, ça vient encore réduire le bassin de donneurs. Alors oui, c’est bien de signer sa carte de don d’organes, mais ça ne suffit pas. Il faut aussi en parler aux membres de sa famille!

« J’ignore si la personne qui m’a donné un de ses reins avait signé sa carte, mais j’ai su par la suite que c’est son fils qui a accepté le don. Je sais où et à quel moment a eu lieu le prélèvement, ainsi que le nom du médecin, mais pas le nom de la personne, seulement que c’était une dame de 62 ans qui a fait un AVC sévère. C’est certain que son fils a dû vivre un choc épouvantable en perdant sa mère aussi subitement. C’est une chance pour moi qu’il ait accepté le don d’organes. La semaine du don d’organes et de tissus est là pour faire réaliser aux gens qu’ils ont le pouvoir de sauver la vie d’autres personnes. »

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