Le retour progressif de la clientèle dans notre réseau est bien entendu une bonne nouvelle. Ce retour peut toutefois avoir des conséquences insoupçonnées au départ. Au Transport adapté (TA), on s’est rendu compte qu’il y avait une adéquation entre la nature des accidents de travail depuis le début de l’année et ce nouveau contexte. C’est d’ailleurs un des chauffeurs-compagnons du TA qui a été un des instigateurs d’un mouvement visant à réagir rapidement et de manière agile pour la santé et sécurité des chauffeurs.
« À un ou deux clients par véhicule depuis le début de la pandémie, c’était plus simple d’installer nos clients à bord du minibus », observe François Vassivière, surintendant par intérim – Livraison du service au TA. « Mais à quatre, cinq ou six clients, potentiellement tous en fauteuil, il y a moins d’espace pour circuler et les chauffeurs sont plus susceptibles de se blesser lors de la manipulation et de la fixation des aides à la mobilité, s’ils n’emploient pas la bonne technique. Par ailleurs, plus du tiers de nos chauffeurs ont commencé leur carrière au TA durant la pandémie, et n’avaient jamais connu un minibus rempli de passagers. Avec la venue imminente du Défi sportif, il fallait trouver le moyen de rappeler les bonnes méthodes de travail. »
Un kiosque pas comme les autres
La solution? Tenir un kiosque. Mais pas n’importe quel kiosque! Un kiosque réalisé de concert par les chefs d’opérations (CO), les chauffeurs-compagnons du TA et la Formation, avec l’appui de plusieurs autres équipes. « On a investi beaucoup de temps dans ce kiosque, parce que pour nous, la santé et la sécurité de nos chauffeurs, c’est important », précise Joseph Karadakis, CO au TA. « Dès le départ, on s’est dit qu’on gagnait à inclure les chauffeurs-compagnons dans le projet, mais aussi le comité SST et la Formation. En discutant avec les divers intervenants, on a découvert qu’on pouvait parler d’une même voix. Souvent, chaque groupe parle à sa manière et met de l’avant ses propres idées. Ici, on s’est tous mis d’accord sur le message à donner. »
Chauffeur à la STM depuis 23 ans, dont 12 au TA, Benoît Lépine est chauffeur-compagnon au TA depuis environ 8 ans. Il aime son métier, car de son propre aveu, « Les chauffeurs au TA, on est là parce qu’on veut aider le monde! » Comme d’autres collègues, il s’est investi corps et âme dans la réalisation de ce kiosque. « J’y ai intégré toute mon expérience acquise depuis que je suis au TA. Par exemple, c’est important de toujours suivre une même séquence pour être certain de ne rien oublier. On attache d’abord le fauteuil roulant à l’avant, puis à l’arrière, et enfin on attache la ceinture du client. Ce sont des chauffeurs-compagnons qui m’ont montré cette séquence il y a 12 ans, et je n’ai jamais oublié la ceinture d’un client. »
Un succès sur toute la ligne
Pour mettre toutes les chances de leur côté, les organisateurs ont obtenu que chaque chauffeur du TA dispose d’une période de 30 minutes dans son horaire pour visiter le kiosque. Des employés d’autres départements du TA l’ont également visité, ce qui leur a permis de mieux connaître la réalité des chauffeurs. « C’est la première fois qu’on organisait un kiosque aussi élaboré, avec trois stations distinctes », explique Joseph Karadakis. « Quand un groupe arrivait à la station 1, l’autre allait à la station 2, et ainsi de suite. Ça a demandé un gros effort de coordination de tout le monde, davantage encore avec les contraintes sanitaires encore en place. On a présenté de vraies informations, dans de vrais minibus, par de vrais chauffeurs. On a établi un nouveau standard de qualité ! »
« Ça a été très bien reçu, surtout par les nouveaux chauffeurs. On a même appris des trucs aux chauffeurs plus expérimentés! », ajoute Benoît Lépine. « Presque tous les chauffeurs sont venus. Au total, on a eu plus de 200 visiteurs. Ce kiosque n’a apporté que du positif : il est venu renforcir les liens entre les chauffeurs-compagnons et les chefs d’opérations, mais aussi les autres employés du TA. » François Vassivière conclut : « C’est un succès incontestable. On a reçu l’appui de tous les secteurs, incluant l’Entretien pour l’organisation. Mais avant tout, ce kiosque nous a permis de valoriser le rôle du chauffeur de minibus au TA. C’est quelque chose qu’on voulait mettre de l’avant, car ils en ont fait beaucoup durant la pandémie. »
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