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Inventions à l’entretien du métro

 

Première rangée, de gauche à droite : Olivier Bouhalassa (chef soudeur), Hassan Enniy (ingénieur principal industriel), Jean Francois Rouleau (soudeur), Joël Vallières (machiniste), Marc André Roy (chef machiniste), Pascal Carré (monteur visiteur), Karen Lavertue (technicienne ingénierie), Pierre Luc Nolin (contremaître, peinture et soudure), Rudy Ferreira (monteur visiteur).
Deuxième rangée, de gauche à droite : Murtaza Kasem (peintre), Pierre Robidoux (soudeur), Louis-Philippe Bourdua (machiniste), Martin Gauthier (machiniste), Patrick Desjardins (chef peintre), Frédéric Côté (ingénieur mécanique), Francois Trudelle (monteur visiteur).
Troisième rangée, de gauche à droite : Anny Quenneville (contremaître machiniste), Francis Labrecque (réparateur d’outils), Pierre Mario Guillaume (contremaître pont et bogie), Luc Légaré (ingénieur mécanique), Jonathan Gagnon (peintre).

 

N’avez-vous jamais été impressionnés et captivés par l’ingéniosité de ceux qui élaborent des prototypes et vous expliquent leur processus de création?

Dans la continuité de notre article paru dans le dernier bulletin En commun, vous vous offrons ce mois-ci un autre regard sur l’équipe multi-secteurs de la Grande révision, à l’entretien du matériel roulant (EMR).

Créer procure une grande satisfaction personnelle, bien d’accord? Mettre en commun l’intelligence collective pour créer, on est rendu à un autre niveau, n’est-ce pas? Si on ajoute que le produit fini permet de satisfaire pleinement les besoins de ses collègues, en plus de leur permettre de réaliser leur travail de manière confortable, sécuritaire et efficace… Alors là, c’est simplement WOW.

Pour l’entretien du train AZUR, des collaborateurs de différents horizons professionnels donnent vie au fruit de leur imagination pour s’adapter à la dernière génération de trains à entretenir. Souvenons-nous qu’avec l’arrivée d’AZUR, les lieux et méthodes d’entretien ont été complètement transformés. Lorsque les 800 000 km du train AZUR sont atteints, les équipes Petite et Grande révision à Youville s’affairent à tout remettre à neuf et assurer un retour du matériel roulant dans les temps, sur les rails du réseau. On nomme cette étape clé la P-800 pour Périodicité 800 000 km.

Qui sont-ils?
Nous faisons ici référence aux équipes d’ingénierie, usinage, soudure, peinture et montage. Tous peuvent être très fiers du travail accompli. Ensemble, ils ont à leur actif conçu et fabriqué un nombre incalculable d’outils innovants, voire même impressionnants, chacun à leur façon.

Frédéric Côté est ingénieur en mécanique à l’ingénierie du matériel roulant. De concert avec les techniciens Karen Lavertue et Pascal Laurendeau, il dessine, calcule, conceptualise et développe l’outillage spécialisé pour le département. Luc Légaré est également ingénieur mécanique. Ce dernier précise qu’il peut arriver d’exploiter un type outillage déjà existant. Il est ensuite modifié et adapté au besoin, parce qu’il n’existe pas encore ou qu’il est nécessaire d’augmenter l’efficience du processus d’entretien d’un train.

François Trudelle, est monteur visiteur à la Grande révision depuis 7 ans. Auparavant, il s’impliquait essentiellement dans l’entretien des bogies de MR-73. Depuis quelques temps, il s’occupe de la maintenance et des cahiers des charges à monter pour effectuer la maintenance des bogies de train AZUR. « Je suis aidé par les ingénieurs pour démonter les bogies et les démanteler de la manière la plus efficace possible, exclusivement pour la Périodicité 800. »

« On crée des solutions en mode essai – erreur, » nous dit-on. « On cherche la meilleure solution et ce n’est pas nécessairement la plus simple qui est la meilleure. »

Et les inventions sont…

Frédéric Côté nous présente la première création : « Pour manutentionner les bogies, les amener dans le département de la Grande révision, on a créé un véhicule avec certains ajustements afin d’être en mesure d’élever le bogie au moyen de vérins et de plaques adaptatrices (voir la pièce en jaune sur la photo ci-contre).

François Trudelle nous mène ensuite vers cette autre création sur mesure. « J’avais besoin d’un outil de soutien pour que je puisse défaire une pièce mécanique appelée support de frein de stationnement. On a débuté avec un premier prototype qui correspondait uniquement à une sorte de plaque (voir photo de droite, item de droite). On l’a amélioré ensuite en y apportant un dégagement. On s’est ensuite aperçus que ce n’était pas assez stable. D’où la création d’un nouveau prototype qui, cette fois, a été le modèle final (voir photo de droite, item de gauche) : on y a ajouté des pattes ajustables pour s’assurer une stabilité sur le plancher. »

Fait maison

Voici un autre bel exemple de travail d’équipe que nous dévoilent les collègues rencontrés.

« Avant de pouvoir commencer à travailler sur une pièce du train, on se doit d’anticiper beaucoup d’aspects : quel sera le moyen de manutention, ou de levage, de chaque morceau du bogie ? Quand on commence à démonter toute ces grosses pièces lourdes, on doit être capable de les manipuler facilement, et de manière sécuritaire, pour accéder aux vis afin de démonter le tout.

« Cet autre outil a deux fonctions : on peut déplier et plier du métal assez épais, appelé broche de l’étoile d’un pont de bogie. Avant, on utilisait un marteau et une masse ce qui rendait les choses peu évidentes. Maintenant, il suffit d’actionner le système avec la barre glissée dans l’encoche. Nul besoin de forcer. Avec cet effet de levier, cela augmente notre force.
Tout a été entièrement effectué à l’interne. De la conception à la fabrication : soudure, usinage, etc.. »

Des surnoms

Pascal Carré est également monteur visiteur à l’entretien du matériel roulant.

Son local de travail, partagé avec ses Roberto Garcia et Rudy Ferreira, est dédié spécifiquement à l’entretien des freins et des suspensions pneumatiques.

Ici, Pascal fait honneur aux inventions qui l’aident dans son quotidien au travail. Plusieurs d’entre elles ont même leur petit nom qui les rend encore plus exceptionnelles!

Le prototype Enterprise est un superbe support pour panneau de freins et de suspension pneumatique de 100 lb! « La force de l’Enterprise, c’est son ergonomie, » nous dit Pascal. « On peut manipuler la pièce aisément, de n’importe quelle manière et à hauteur d’homme, à même l’établi. On peut faire pivoter la pièce pour la faire basculer afin d’accéder à des endroits difficilement atteignables, sans forcer une seconde pour ne pas se blesser. Il y a de nombreuses pièces à entretenir, incluant certaines très sensibles qui sont à nettoyer avec précision. De telles solutions sont vraiment très utiles et nous permettent d’avoir les meilleures conditions de travail pour réaliser ce qu’on doit faire. »

Pascal Carré nous présente également le Kamikaze (photo de droite, ci-dessus). Cet outil permet de tester tous les fils électriques de chaque panneau de frein afin d’éviter les retours électriques.

Se donner le droit à l’erreur
« Parfois, on sait ce qu’on veut mais on ne sait pas toujours comme définir le besoin précisément. C’est à cet instant que l’ingénieur a un rôle clé pour nous permettre d’aller plus loin, » nous partage Pascal Carré.

François Trudelle clôture avec ceci : « On est tous faciles d’approche. Y’a pas de gêne. Même si l’idée ne semble pas la meilleure dès les débuts. C’est justement cela qui nous fait aimer notre travail: le travail d’équipe. Ensemble, on a envie d’arriver à la solution la plus efficiente. »

Frédéric Côté résume également que « le secret de l’innovation à l’entretien du matériel roulant, c’est assumer de se donner le droit à l’erreur et collaborer en équipe, tout secteur confondu. »

David Langlois, surintendant – projet et soutien opérationnel est lui aussi très enthousiaste à la simple pensée de tous les collaborateurs de cette grande équipe. « Cette fierté des employés au travail est très importante à mes yeux. Tous ces développements effectués en équipe permettent à l’entretien du matériel roulant d’innover en matière d’équipements et d’outillages spécialisés pour la maintenance du train AZUR. »

Nous saluons et félicitons chaleureusement tous les collaborateurs impliqués dans ces productions uniques ainsi que tous ceux et celles qui n’ont pas pu être là au moment de la prise de photo.

 

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