Vous avez sûrement entendu parler de GPMA, ou Grands programmes de maintien des actifs. L’une des équipes de projets qui compose ce programme est appelée l’équipe Énergie. Bien que ses réalisations soient souvent transparentes pour la clientèle, elles n’en demeurent pas moins cruciales et, à leur façon, spectaculaires.
Tous les équipements et infrastructures du réseau de la STM ont un cycle de vie. Après quelque 55 années d’utilisation du réseau initial* du métro, il n’est plus suffisant de simplement les entretenir; il faut carrément les remettre à neuf pour assurer la pérennité des installations et, par le fait même, du service.
« La durée de vie utile des actifs fixes du métro est évaluée à environ 25 à 40 ans, explique Jean-Baptiste Faure, directeur de projets au GPMA. Nous travaillons depuis plusieurs années déjà à renouveler ces composantes pour réinitialiser leur cycle de vie. On doit s’assurer d’entreprendre des actions coordonnées; énergie, ventilation, télécommunications, voie… Et cela inclut aussi les projets d’accessibilité, comme l’installation d’ascenseurs, qui est une forme de mise à niveau de nos actifs. »
Impensable de travailler en silos, donc, car si un élément est défaillant, c’est la fiabilité du métro dans son ensemble qui en souffre. C’est le principe du maillon faible.
Un travail de l’ombre, mais vital
Jean-Baptiste Faure et son équipe se spécialisent dans le domaine de l’Énergie, soit tout ce qui concerne l’alimentation en électricité du métro. Les projets sous sa gouverne illustrent parfaitement le principe de réinitialisation du cycle de vie. En voici deux qui, bien que complètement différents, démontrent cette nécessité d’avoir des objectifs communs, parfaitement arrimés.
Le premier projet abordé consiste à remplacer tout le câblage en tunnel. Bien que des plans existent, ceux-ci datent des années 60 et ne sont plus à jour. Impossible de s’y fier entièrement pour retirer de vieux câbles électriques et câbles de télécommunication dans le but d’en installer de nouveaux.
Des équipes travaillent donc de nuit pour identifier chaque câble, un à un – d’où il part, où il va, qu’est-ce qu’il transmet – afin qu’à terme, il n’y ait plus une seule étagère à câbles ni fil d’origine dans les tunnels. C’est un travail titanesque qui doit être fait sans jamais perturber le service régulier.
À l’autre bout du spectre des mandats de l’équipe GPMA Énergie, on retrouve la construction du nouveau poste de district à Lionel-Groulx. C’est par les sept postes de districts comme celui-ci qu’arrive l’alimentation en électricité d’Hydro-Québec.
Contrairement au remplacement de câbles, qui doit être exécuté graduellement avec une précision quasi chirurgicale, le remplacement d’un poste de district implique la construction complète d’un bâtiment et de ses composantes, sur lesquels on ne bascule qu’une fois le travail entièrement finalisé.
« Le poste de district Lionel-Groulx joue un peu le même rôle que le panneau électrique que vous avez à la maison, mais celui-ci fait 20 mètres de long, illustre Jean-Baptiste Faure. C’est un point d’accès en alimentation électrique pour le réseau initial, composé d’équipements de tension géants. Tant que les travaux de construction ne seront pas achevés, en 2023, on continue d’utiliser l’ancien poste.
« Bref, GPMA, c’est tout un panel de projets interdépendants; un éventail d’actions visant des objectifs communs. Si tu refais chaque câble du réseau un à un, mais que ton panneau électrique est désuet, tu n’améliores pas ta fiabilité. On élimine les maillons faibles », conclut-il.
* Le terme « réseau initial » fait référence aux stations et aux tronçons qui ont été construits en vue de la toute première mise en service du métro de Montréal au printemps 1967, soit la ligne verte, d’Atwater à Frontenac; la ligne orange, d’Henri-Bourassa à Bonaventure; et la ligne jaune, de Berri-De Montigny (aujourd’hui Berri-UQAM) à Longueuil.
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