En 2012, la STM et son partenaire Alstom complétaient le basculement de l’ancienne commande centralisée à la nouvelle, dans un centre de contrôle tout neuf et à la fine pointe de la technologie. Bien entendu, en 10 ans, la technologie a poursuivi ses pas de géant et la commande centralisée actuelle n’est plus tout à fait « nouvelle ». Il n’en demeure pas moins que ce basculement restera à jamais gravé dans la mémoire des employés qui y ont participé, tant la tâche était herculéenne. Revenons en arrière.
Les trois premières générations de commandes centralisées
À son ouverture en 1966, le métro de Montréal est l’un des premiers au monde à bénéficier d’une commande centralisée, un endroit où il est possible d’exploiter tout le réseau et non une ou deux lignes seulement. Cette première commande centralisée est réalisée en étroite collaboration avec les spécialistes de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) et de la firme Bédard et Girard, la même qui réalisera le train dépoussiéreur quelques mois plus tard. Fait à noter, les premières machines-programmes (ordinateurs) du centre de contrôle fonctionnent avec des bandes perforées!
Les prolongements au réseau, ainsi que le développement ultrarapide de l’informatique, entraînent la venue de nouvelles commandes centralisées. Au milieu des années 1970, c’est le système Westinghouse, avec ses beaux écrans cathodiques verts, qui permet la venue du pilotage automatique. Puis, au milieu des années 1980, le système Gould apporte finalement la couleur aux écrans du centre, mais permet aussi l’exploitation de la ligne bleue ainsi que des lignes courtes, expérience de… courte durée sur les lignes verte et orange.
Une modernisation essentielle
Au début des années 2000, la STM entreprend une vaste modernisation des équipements du métro. La phase 1 du programme Réno-Systèmes comprend le remplacement de la commande centralisée du métro. Il est alors décidé de construire un bâtiment qui abritera cette nouvelle infrastructure. Le contrat de réalisation de cette nouvelle commande centralisée est accordé en 2003 à la firme Alstom.
S’amorce alors un vaste chantier où, d’une part, les divers systèmes du métro sont modernisés et, d’autre part, le nouveau centre de contrôle est construit et aménagé. Cependant, la nouvelle commande centralisée n’est pas prête à temps pour le prolongement du métro à Laval, en avril 2007. Le prolongement est exploité à partir de nouveaux ordinateurs installés à l’ancienne salle de contrôle, mais avec un système différent du reste de la ligne.
Enfin, le basculement…
Au milieu de l’année 2011, le basculement de l’ancienne commande centralisée à la nouvelle peut enfin débuter. Pour éviter des risques inutiles, on procède par étapes au passage au nouveau système d’exploitation. L’exploitation du prolongement à Laval est basculée au centre de contrôle initial le 18 juin, suivie de la ligne jaune le 16 juillet et de la ligne bleue le 27 août. Ces deux dernières lignes sont basculées au nouveau centre de contrôle le 25 octobre, tout comme la gestion des communications du métro (CCM) le 18 décembre.
Transférée en partie au centre de contrôle initial le 19 décembre 2011, la gestion du trafic de la ligne verte est basculée au nouveau centre de contrôle le 24 janvier 2012. Le Centre des opérations de surveillance fait de même le 14 février suivant. La gestion du trafic de la ligne orange, elle, passe au nouveau Centre de contrôle le 22 février. Ne reste plus que le poste de contrôle et mesure (PCM), basculé au nouveau centre de contrôle le 28 février 2012. Voilà, la nouvelle commande centralisée du métro est bien en place! L’ancienne salle de contrôle est conservée au cas où, avant d’être démantelée quelques années plus tard…
Ce n’était qu’un début!
Le 26 juin 2012, le Centre d’expertise de la commande centralisée (CECC) amorce ses activités. Formé à proportion égale de membres du personnel d’Alstom et de la STM, le CECC a pour but de continuer le développement logiciel de la commande centralisée et permettre le transfert de l’expertise d’Alstom à la STM pour que cette dernière puisse continuer à exploiter le système. Comme tout logiciel, celui de la commande centralisée n’est pas sans faille et les clients peuvent le constater à l’été 2013, lorsque plusieurs pannes surviennent en peu de temps dans le réseau. Heureusement, les équipes en place veillent au grain et le système est rapidement stabilisé.
Aujourd’hui, dix ans après sa mise en service complète, la nouvelle commande centralisée du métro de Montréal continue de gérer efficacement des millions de données essentielles comme l’horaire des trains et la sonorisation des stations. Ce sont aussi des données qui proviennent des équipements comme les escaliers mécaniques, les ventilateurs des tunnels et plus encore. Oui, le cerveau du métro se porte très bien, grâce aux bons soins des centaines d’employés qui l’ont sondé depuis sa création.
Quelques images d’archives (cliquez pour agrandir)
La 1re commande centralisée (Bédard et Girard, 1966) |
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La 2e commande centralisée (Westinghouse, 1978) |
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La 3e commande centralisée (Gould, 1988) |
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L’actuelle commande centralisée (Alstom, 2012) |